Bordeaux - Italie. EchangeS et visionS artistiques XVIIe-XXe siècles

Exposition du musée des Beaux-Arts de Bordeaux présentée à la Galerie des Beaux-Arts du 7 mai au 26 octobre 2015
Lien vers la notice de l'oeuvre de Paul Bril "Marché sur le Campo Vaccino" (c) Musée des Beaux-Arts - Mairie de Bordeaux. Cliché L. GauthierBordeaux - Italie. Echanges et visions artistiques XVIIe-XXe siècles
 
S’inscrivant dans la grande exposition qui présenta les chefs-d’œuvre italiens en 1987, puis dans celle qui, en 2013, montra les liens économiques et artistiques entre la galerie parisienne Goupil et les artistes ultramontains au XIXe siècle, cette présentation souhaite illustrer, dans une première partie, l’histoire du goût pour l’Italie depuis le XVIIe siècle, avec quelques grands collectionneurs (Lacaze, Brown), avec les saisies révolutionnaires et les dépôts de l’Etat au XIXe siècle, et avec les acquisitions au siècle suivant, notamment celle de la Société des Amis des Musées de Bordeaux en 2012.
 
 
Lien vers la notice de l'oeuvre de Victor Navlet "Salle de la signature au Vatican", 1872 (c) Musée des Beaux-Arts - Mairie de Bordeaux. Cliché F. Deval

La seconde section constituera sans nul doute la plus importante car elle abordera l’histoire et le paysage italien. Des scènes sur la vie de Giotto ou de Ribera, la vue de la salle de la Signature par Victor Navlet (voir illustration ci-contre) annonceront paysages réels ou imaginaires, de Paul Bril (voir illustration ci-dessus) sur le Forum Romain ou d’Albert Marquet pour Naples et Venise, qui traduisent parfois le goût de la ruine antique et ont souvent inspiré les peintres français, nordiques et italiens dans une vision qui rappelle généralement une image d’Epinal, voire une carte postale pour amateurs et collectionneurs européens.

 
 
Lien vers la notice de l'oeuvre de R. Wlerick "Vierge à l'enfant d'après Botticelli" (c) Musée des Beaux-Arts - Mairie de Bordeaux. Cliché F. Deval La troisième partie sera consacrée à l’étude des maîtres par des peintres et sculpteurs français des XIXe et XXe siècles. Dans le processus académique classique, les élèves devaient travailler d’après les œuvres de leurs illustres prédécesseurs mais les artistes confirmés continuaient aussi à s’inspirer d’eux. L’exposition présentera ces travaux à l’instar de deux dessins du XIXe siècle d’après Héliodore chassé du temple de Raphaël et le Crépuscule de Michel-Ange à la Nouvelle Sacristie de San Lorenzo à Florence ; ou encore un bas-relief de Wlérick d’après une Madone de Botticelli (voir illustration ci-contre). Cette section se terminera par la présentation de certains Bordelais qui concoururent et qui remportèrent le prix de Rome depuis l’architecte Louis Combes et sa Cathédrale en 1781. Les œuvres, si possible mises au concours, illustreront le séjour des artistes à la Villa Médicis et l’approche qu’ils eurent du patrimoine, de la lumière et des couleurs de la péninsule.
 

 

L’historiographie bordelaise, voire française, a souvent tendance à se focaliser sur les relations entre la Guyenne et le nord de l’Europe - l’Angleterre et les villes hanséatiques au Moyen Âge - et les Antilles à l’époque moderne. Cependant, les archives et des œuvres d’art témoignent de relations très anciennes entre la capitale gasconne et la péninsule italienne après la chute de l’empire romain. Certes, il s’agissait d’échanges commerciaux avec des comptoirs florentins mais, à la Renaissance, la création du Collège de Guyenne en assura ainsi, avec les imprimeurs bordelais, la transmission des idéaux qui étaient apparus outremonts et qui reçurent un accueil favorable parmi les parlementaires, en particulier auprès de Pierre de Brach, d’Etienne de La Boétie et de Michel de Montaigne. Certaines charges ecclésiastiques échurent à des Italiens, notamment l’abbatiat de Sainte-Croix de Bordeaux durant la seconde moitié du XVIe siècle.
 
Bien que le XVIIe siècle eût un éclat différent du siècle précédent, les échanges entre Bordeaux et l’Italie furent aussi fructueux, en particulier, durant l’épiscopat du cardinal François de Sourdis (mort en 1628). Mais le basculement progressif des courants économiques, au détriment de la Méditerranée et en faveur du continent américain, a modifié l’orientation économique bordelaise vers l’Occident, avec les Antilles en général, et Saint-Domingue en particulier.
 
 
L'exposition est prolongée jusqu'au lundi 26 octobre 2015
 
 
 

Bordeaux - Italia. Scambi e visioni artistiche XVII – XX secolo
 
Iscrivendosi nella grande esposizione che presentò i capolavori italiani nel 1987, poi nell'altra che, nel 2013, mostrò i legami economici e artistici tra la galleria parigina Goupil e gli artisti oltremontani nel XIX secolo, questa presentazione desidera illustrare, nella prima parte, la storia del gusto per l'Italia a partire dal XVII secolo, con i grandi collezionisti (Lacaze, Brown), con le confische rivoluzionarie e i depositi dello Stato nel XIX secolo, e con le acquisizioni nel secolo successivo, soprattutto quella della Société des Amis des Musées di Bordeaux nel 2012.
 
La seconda sezione sarà senza dubbio la più importante poiché tratterà della storia e del paesaggio italiano. Le scene sulla vita di Giotto o di Ribera, la veduta della Stanza della Segnatura di Victor Navlet (illustrazione sopra) introdurranno paesaggi reali o immaginari, di Paul Bril (illustrazione sopra) sul Foro Romano o di Albert Marquet per Napoli e Venezia, che traducono talvolta il gusto per le rovine antiche e hanno spesso ispirato i pittori francesi, nordici e italiani in una visione che ricorda generalmente un'immagine di Epinal, e perfino una cartolina per appassionati e collezionisti europei.
 
La terza parte sarà consacrata allo studio dei maestri da parte di pittori e scultori francesi del XIX e XX secolo. Nell'iter accademico classico, gli studenti dovevano lavorare sulle opere dei loro illustri predecessori, ma anche gli artisti affermati continuavano ancora ad ispirarvisi. L'esposizione presenterà lavori come i disegni del XIX secolo su La cacciata di Eliodoro dal Tempio di Raffaello e sul Crepuscolo di Michelangelo nella Sagrestia Nuova di San Lorenzo a Firenze, o ancora un bassorilievo di Wlérick su una Madonna di Botticelli (illustrazione sopra). Questa sezione si concluderà con la presentazione di alcuni bordolesi che hanno concorso e vinto il Prix de Rome a partire dall'architetto Louis Combes e la sua Cathédrale nel 1781. Le opere illustreranno il soggiorno degli artisti a Villa Medici e il contatto che ebbero col patrimonio, la luce e i colori della penisola.
 
La storiografia bordolese, e francese in generale, ha spesso la tendenza a focalizzarsi sulle relazioni tra la Guyenne e il nord dell'Europa – l'Inghilterra e le città anseatiche nel Medioevo – e le Antille nell'epoca moderna. Nonostante ciò, gli archivi e le opere d'arte testimoniano relazioni antiche tra la capitale gasconne e la penisola italiana dopo la caduta dell'impero romano. Certamente si trattava di scambi commerciali con i banchi fiorentini ma, nel Rinascimento, la creazione del Collège de Guyenne garantì grazie ai tipografi bordolesi, la trasmissione degli ideali d'oltralpe, i quali ricevettero un'accoglienza favorevole tra i parlamentari, in particolare presso Pierre de Brach, Etienne de la Boétie e Michel de Montaigne. Certi incarichi ecclesiastici toccarono a degli italiani, specialmente quello dell'abbazia di Sainte-Croix di Bordeaux durante la seconda metà del XVI secolo.
 
Anche se il XVII secolo ebbe un lustro differente dal secolo precedente, gli scambi tra Bordeaux e l'Italia furono comunque fruttuosi, in particolare, durante l'episcopato del cardinale François de Sourdis (morto nel 1628). Ma lo sconvolgimento progressivo degli scambi economici, a scapito del Mediterraneo e in favore del continente americano, ha modificato l'orientamento economico bordolese verso l'occidente, con le Antille in generale, e Santo Domingo in particolare.
Traduction : Italia Mastromarino