Ce projet de Pierre Lacour (Père) illustre la grandeur du gouvernement de la province de Guyenne, à travers ses symboles de pouvoir et de prospérité. En inscrivant des figures allégoriques dans une composition dynamique, l'artiste rend hommage à l'autorité locale tout en célébrant la grande tradition classique.
Pierre Lacour est une des figures tutélaires du musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Né dans la cité girondine, ami de Jean-Joseph Taillasson avec qui il fréquente à Paris l’atelier privé de l’académicien Joseph-Marie Vien, Lacour devient l’un des peintres les plus cultivés de sa génération. Les chantiers urbains qui se développent à Bordeaux, à l’initiative du maréchal de Richelieu, lui laissent entrevoir des perspectives attractives qui favorisent son retour, après un séjour de deux ans en Italie (1772-1774). C’est le moment où commencent les travaux commandés par le Gouverneur de Guyenne, Louis Armand du Plessis, duc de Richelieu pour la création du Grand Théâtre, confiée à l’architecte Victor Louis.
Le projet de Pierre Lacour n’est pas retenu, et c’est au peintre Jean-Baptiste Robin que fut confié, à la fin du 18e siècle, le soin d’orner la coupole de la salle de spectacle. Le thème retenu par l’artiste fut « Apollon et les muses agréent la dédicace d’un temple élevé par la ville de Bordeaux ». L’œuvre est un triple hommage, à la fois allégorique et réaliste, aux arts, aux artisans ayant bâti le théâtre et à la ville de Bordeaux.
Le musée des Beaux-Arts de Bordeaux possède de nombreuses œuvres liées au décor du Grand Théâtre, depuis son avènement jusqu’au XXe siècle : études pour les pendentifs, nombreux projets pour le plafond, dont une belle maquette de Pierre-Nolasque Bergeret, élève de Pierre Lacour, mais aussi maquettes réalisées pour le concours de 1913 sélectionnant le meilleur projet pour le nouveau plafond, et parmi celles-ci le projet lauréat de Maurice Roganeau.