Ce tableau met en lumière ce célèbre négociant et directeur de la Compagnie des Indes orientales du 18e siècle, actif entre 1724 et 1802. Ce portrait est emblématique du style expressif et raffiné de l’artiste. Il illustre également son sens de la psychologie humaine, faisant de cette œuvre un exemple significatif du portrait britannique de l’époque. Commanditaire fidèle, John Hunter commanda à Lawrence, entre 1789 et 1790, quatre portraits dont la version bordelaise est la seule localisée à ce jour.
Ayant fait fortune à Bombay, John Hunter acheta le domaine de More Hall en 1777. Il s’intéressa à la mise en valeur de ses terres par le labourage et le pâturage. Cette acquisition lui octroya le titre d’écuyer de Gobions et l’amena à assumer la charge de haut sheriff de Hertfordshire, dans le nord de Londres, en 1780-1781, avant de siéger à la Chambre des Communes. Il devint l’un des directeurs de la Compagnie des Indes orientales à partir de 1788, puis député-président au cours des années 1790.
La loi de 1784 sépare clairement l’action du gouvernement anglais et l’activité commerciale : la Compagnie conservait le contrôle économique sur les Indes orientales assurant ainsi son développement, mais la Couronne gardait la gouvernance des territoires.
Dans cette œuvre, John Hunter est représenté en pied, se détachant devant un ciel menaçant. Il est vêtu d’une tenue d’extérieur composée d’un pantalon marron et de bas de soie blanche, d’une chemise blanche et d’un gilet brun sous une redingote marron. Il porte des chaussures à boucles d’argent, s’appuie de sa main droite sur une canne et tient de sa main gauche gantée son chapeau et l’autre gant. Sa tête est coiffée d’une perruque dont le catogan est retenu par un ruban bleu.
La verticalité du modèle domine la composition qui trouve sa profondeur dans la succession d’arrière-plans, plus ou moins horizontaux. Les tons dominants - bruns, ocres et verts - sont rehaussés par le bleu du ruban et le blanc des vêtements, par l’éclat des rayons du soleil éclairant la demeure et se reflétant sur les eaux d’un étang. Le visage tourné vers la gauche, Hunter regarde vers le lointain tandis que son chien, assis à ses pieds, lève les yeux vers lui. À l’arrière-plan, se distinguent sa propriété de More Hall (Hertfordshire) et un laboureur travaillant la terre avec sa charrue et une paire de bœufs.
L’artiste répéta cette composition tout au long de sa carrière.