Les ateliers en centre pénitentiaire

Un projet inscrit dans la durée pour favoriser l’insertion et la réinsertion

Refuser toute forme d’exclusion

Afin de lutter contre l’exclusion, qu’elle soit géographique, sociale, culturelle ou encore médicale, le musée des Beaux-Arts a à cœur de créer des projets hors les murs à l’attention des publics dits « empêchés » ou « éloignés » du musée, construits avec des associations spécialisées dans l’aide aux personnes exclues ou en difficulté, ou en intervenant auprès de personnes incarcérées ou hospitalisées.

L’accès à la culture est l’un des éléments du parcours d’insertion ou de réinsertion d’une personne placée sous-main de la justice. Aujourd’hui, il est pris en compte comme un droit.

Depuis 2015, le musée des Beaux-Arts de Bordeaux s’est associé au Centre pénitentiaire de Gradignan pour développer des ateliers mensuels, adaptés à un public de prévenus en attente de jugement et à des personnes condamnées. 400 femmes et hommes ont ainsi participé aux ateliers, depuis la création de ce partenariat.

Le musée est pleinement investi dans cette opération afin de permettre l’appropriation des œuvres du musée et la découverte d’un établissement culturel par les détenus, autour d’ateliers mêlant l’histoire de l’art et la pratique artistique.

Ces ateliers s’inscrivent dans le cadre de la programmation d’activités des Services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) : arts plastiques, musée, musique, atelier d’écriture, théâtre, cinéma etc. Elle est construite en collaboration avec les structures culturelles locales et avec les soutiens des services déconcentrés du ministère de la Culture.

Des actions de médiation originales

Ces actions associent l’apprentissage, la découverte de l’histoire de l’art et la pratique artistique en conjuguant un discours scientifique rigoureux autour des œuvres sélectionnées.

Une approche ludique donne la parole aux détenus. Ainsi, des œuvres ont pu être crées comme une Forêt en argile, des Chênes foudroyés évoquant l’œuvre du peintre Jan Josephsz van Goyen (1596-1656) conservée au musée et un mobile Nuages inspiré de l’œuvre d’Eugène Boudin (1824-1898). Le paysage vu de la fenêtre, les nuages ont été l’objet d’études, d’interprétations et d’entretiens.

Ces travaux sont valorisés chaque année de diverses manières

Un calendrier rassemblant les créations des détenus a été édité en 2018. L’année précédente, leurs travaux ont été présentés dans l’exposition intitulée Paysages intérieurs / extérieurs. Points de vue des publics, organisée au musée du 7 juin au 7 août 2017.

Paroles de détenus et de patients

Écoutez des témoignages émouvants sur le thème de la liberté ! (à venir)

Cet enregistrement vous permet d’écouter les témoignages de détenus du Centre pénitentiaire de Gradignan et de patients du Centre Hospitalier de Cadillac (hôpital de jour, UGPA, CATTP de Villenave d’Ornon et CATTP Les Iris), du Centre Hospitalier Charles Perrens (ESM de Mérignac et Pôle Culture du CHCP) recueillis lors d’ateliers hors les murs, menés autour de l’œuvre de Delacroix, La Grèce sur les ruines de Missolonghi (1826), dans lesquels ils étaient interviewés par Isabelle Beccia, chargée de la médiation institutionnelle qui leur demandait de définir la liberté. Ce projet a reçu le prestigieux label « Le musée sort de ses murs », créé par le ministère de la Culture en 2018.

  

Atelier réalisé dans le cadre de l'exposition le musée en liberté

Atelier réalisé dans le cadre de l'exposition le musée en liberté