Tobie rendant la vue à son père

Louis Ier de Boullogne dit Le Vieux

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Louis Ier de Boullogne dit Le Vieux (attribué à)
Date : 17e siècle 
Technique : huile sur toile 
Dimensions : H. 128 x l. 167,5 cm
Acquisition :  dépôt de l’Etat à l’église de Parempuyre, 1820. Dépôt du musée du Louvre au MusBA, 1997
N° inv. : 20864
Exposé
Crédit photo : F. Deval, mairie de Bordeaux

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Inspiré d’un épisode biblique, ce tableau attribué à Louis Ier de Boullogne illustre avec émotion le moment où Tobie guérit son père aveugle. La composition met en scène un jeu subtil de lumière et de gestes expressifs, soulignant la dimension miraculeuse de l’instant. L’influence du classicisme français se manifeste dans l’élégance des figures et l’équilibre de la mise en scène, témoignant du talent de l’artiste pour traduire la spiritualité en peinture.

Sur un fond sombre d’où émerge une architecture, le peintre juxtapose ses personnages vus aux trois-quarts sur un seul plan. Le père et le fils forment une pyramide autour de laquelle Anne, l’archange Raphaël et Sara évoluent. Les volumes des visages sont modelés par la lumière, sauf celui de Raphaël, en retrait, dont le clair-obscur veut signifier le mystère divin. Les mains participent au dynamisme du tableau en exprimant l’illumination du père, le charisme du fils et l’intervention divine indiquée par le doigt de l’ange.

Cette œuvre, longtemps attribuée à Jacques Blanchard (Paris, 1600-1638) en raison d’une parenté stylistique, puis au maître anonyme dit « Maître de Tobie », revient aujourd’hui à Louis Ier de Boullogne dit le Vieux.

Saisi en 1793 dans l’église de la Maison des Dames de Saint-Chaumont, rue Saint-Denis à Paris, le tableau intégra les collections du Louvre avant d’être « concédé » par celui-ci à l’église de Parempuyre (Gironde) en 1820. La commune décida d’un dépôt au musée des Beaux-Arts de Bordeaux en 1965, avant confirmation par le Louvre en 1997.

Le sujet est tiré de la Bible (Livre de Tobie, XI, 7-17). Le vieux Tobit, devenu aveugle, envoya son fils Tobie en Médie récupérer une somme d’argent prêtée à un parent, Gabélus de Ragès. En quête d’un bon guide, il trouva un inconnu qui était en réalité l’archange Raphaël et qui se proposa de l’accompagner et de le ramener à son père. Sur le chemin, le long du Tigre, un gros poisson sauta de l’eau pour dévorer Tobie. L’archange dit à Tobie : « Ouvre-le, enlève-lui le fiel, le cœur et le foie, mets-les à part [...] parce qu’ils font des remèdes utiles ». Après avoir épousé Sara, fille de son cousin Raguel, et l’avoir délivrée d’une possession démoniaque, Tobie revint chez son père à qui il rendit la vue avec le fiel de l’animal, selon les conseils de Raphaël. C’est le moment choisi par le peintre qui représente aussi sa mère Anne à qui l’archange Raphaël demande de rendre grâce à Dieu.