Le Martyre de saint Georges

Pierre Paul Rubens

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Date : vers 1615
Technique : huile sur bois
Dimensions : H. 195 x l. 159 cm
Acquisition : dépôt de l'Etat, 1803. Transfert de propriété de l'état français, 2012
N° inv. : Bx E 24
Exposé
Crédit photo : F. Deval, mairie de Bordeaux

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Le Martyre de saint Georges réalisé par Pierre Paul Rubens au début du 17e siècle, incarne toute la puissance dramatique du Baroque et la virtuosité du maître flamand. Dans cette œuvre, l’artiste capture l’intensité du moment où saint Georges se soumet à son martyre qu'il transcende par son élévation spirituelle. La composition dynamique, l’utilisation de la lumière et des couleurs éclatantes, ainsi que la représentation tout en tension du corps humain, témoignent du génie de Rubens pour sublimer la violence et la transcendance spirituelle du sacrifice du saint.

Puisant son inspiration dans la Légende dorée de Jacques de Voragine (vers 1228-1298), Rubens illustre Le Martyre de saint Georges, guerrier légendaire condamné pour sa foi chrétienne qu'il avait refusé d'abjurer.  L’artiste choisit de décrire avec intensité et théâtralité l’instant qui précède la décapitation du saint. Fidèle au style baroque et à l'esthétique de la Contre-Réforme, Rubens met en scène un moment de tension extrême, où la violence du supplice contraste avec la noblesse du martyr. Le corps puissant de saint Georges, traité avec un modelé sculptural, est mis en valeur par une lumière dramatique qui accentue le relief et la souffrance du personnage.

L’organisation dynamique de la composition guide le regard du spectateur à travers un enchevêtrement de gestes et d’expressions, renforçant l’émotion de la scène. L’influence de l’Antiquité, perceptible dans la représentation anatomique, se mêle ici à un usage expressif de la couleur et du mouvement caractéristique de la tradition vénitienne. Le rouge éclatant, symbole du sacrifice, se détache sur un fond plus sombre, qui contraste avec la blancheur du corps, emblème de sainteté.

Œuvre magistrale, ce grand panneau forme la partie centrale d’un triptyque commandé en 1615 par la corporation des arbalétriers de Lierre pour leur chapelle en l’église Saint-Grommaire.

Avez-vous remarqué ?

Lors de son séjour en Italie au service du duc de Mantoue, Rubens avait pu copier les œuvres les plus célèbres de l’Antiquité et de la Renaissance. Ainsi le torse du saint est-il une libre interprétation du fameux Torse du Belvédère, de même que le dos musculeux du bourreau renvoie au célèbre Hercule Farnèse.

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