Hébé

Pierre-François Berruer

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Date : 1767
Technique : Terre cuite 
Dimensions : H. 61 cm ; l. 18 cm
Acquisition : don Cailleux, 1971
N° inv. : Bx 1971.12.1
Exposé
Crédit photo : mairie de Bordeaux

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Allégorie de la jeunesse et de la vitalité, Hébé est la déesse de la jeunesse dans la mythologie grecque. Pierre-François Berruer la représente avec grâce et élégance, tenant la coupe du nectar des dieux. Son attitude légère et son drapé fluide illustrent parfaitement l’esthétique raffinée du 18e siècle.

Pierre-François Berruer capture avec délicatesse l’élégance et la fraîcheur de Hébé, déesse de la jeunesse et échanson des dieux. Représentée en mouvement, elle semble descendre doucement du ciel, tenant la coupe du nectar divin. Son léger déséquilibre et la fluidité de son drapé confèrent à la sculpture une grande légèreté, soulignant la grâce aérienne du personnage.

L’artiste s’inscrit dans la tradition du 18e siècle, cherchant à allier idéalisation et naturel. Le travail du marbre révèle une grande finesse dans le rendu des textures : la douceur de la peau contraste avec la richesse du tissu, qui semble s’animer au moindre souffle. Son visage, serein et juvénile, exprime une beauté intemporelle.

Cette sculpture, caractéristique du goût de l’époque pour les figures mythologiques gracieuses, témoigne du talent de Berruer à insuffler vie et dynamisme à ses œuvres. Hébé, souvent associée à l’immortalité et au renouveau, symbolise ici un idéal de jeunesse et d’harmonie, en parfaite adéquation avec l’esthétique du 18e siècle.

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« Ah ! Quelle Hébé ! Nulle grâce. C’est elle qui verse aux dieux l’ambroisie, ce breuvage qui allume dans les âmes divines une joie éternelle ; et elle est ennuyée et triste. L’artiste aura choisi le jour où Ganymède fut admis au rang des dieux. » 
C’est par ces mots que Diderot – l’auteur de l’Encyclopédie et l’un des pionniers de la critique d’art – décrit cette sculpture en terre cuite. 
Observez le mouvement de rotation qu’effectue Hébé ; il fait référence à sa chute pendant un banquet – geste qui lui fit perdre sa place d’échanson à Olympe au profit de Ganymède. Bien que dénigré au salon, ce bozzetto, ou modèle, était une étape préliminaire pour une sculpture grandeur nature en marbre, réalisée la même année pour le duc de Choiseul, alors ministre de Louis XV. Ce modèle féminin vêtu d’un drapé annonce aussi les sculptures des neuf muses du Grand Théâtre de Bordeaux. Cet ensemble, dont les originaux sont aujourd’hui conservés au Musée des Arts Décoratifs et du Design de Bordeaux, a été réalisé par l’artiste académicien environ 20 ans plus tard, alors qu’il est au sommet de sa carrière.