L'Âge d'or espagnol : la peinture en Espagne et en France autour du caravagisme

Exposition du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux présentée à la Galerie des Beaux-Arts du 16 mai au 31 juillet 1955. Ve exposition du Mai Musical bordelais
Avant-propos du catalogue de l'exposition par Jacques Chaban-Delmas, Député-Maire de Bordeaux, Ancien Ministre :
"Le « Mai » de 1955 est enrichi du début de notre Ve Exposition, dont j'ai la joie de constater qu'elle compte parmi les manifestations internationales de premier rang.
Bordeaux, sur le plan artistique, voisine désormais avec Londres, New-York, Paris, Madrid, Milan ou Venise, et je n'en veux pour preuve que le concours qui nous a été donné par les plus grandes collections d'Europe et même d'Amérique, sous forme de pièces rarissimes des musées, églises et propriétés privées.
Avec « le Caravage » et son influence sur « l'Age d'or espagnol et la peinture en France », nous abordons le xvii16 siècle, dominé par ce génie de la peinture européenne que fut le Caravage. N'ayant jamais quitté l'Italie, venues à grand peine de Rome et de Messine, trois œuvres de cet artiste auront une place de choix dans la présentation d'une centaine de toiles, comprenant des Ribera, des Zurbaran, parmi les plus célèbres d'Espagne, dont celles de l'Académie San Fernando; des Velasquez indiscutables, tel le François d'Esté de Modène; des Ribalta, le maître de Ribera; des Sanchez Cotan, artiste totalement inconnu en France, et dont il sera possible d'étudier la parenté, non seulement avec le Caravage, mais aussi avec notre compatriote Georges de La Tour, dans l'art surprenant des éclairages. Enfin, une pléiade d'artistes, moins connus du grand public, mais peut-être plus attachants pour l'historien d'art, représentera largement « l'Age d'or espagnol ».
Quant aux « Maîtres de la Réalité » : Le Valentin et Le Nain, Tournier, Le Clerc et Nicolas Vignon, Rivalz et Chalette. Finsonnius et Simon Vouet, ils apporteront la note de l'intimisme dans les scènes familières et religieuses, en jouant et se jouant, eux aussi, de la dispersion de la lumière.
Grâce à ces confrontations, le visiteur de la Galerie des Beaux-Arts pourra constater que des artistes, tout en s'ignorant, parlaient le même langage en Espagne et France, en illustrant le clair-obscur cher au Caravage et à ses disciples.
Lorsque ces chefs-d'œuvre assemblés raviront l'amateur, l'historien et le visiteur, que tous les amoureux de la beauté aient alors une pensée reconnaissante pour tous ceux qui ont accepté de se séparer, pour des semaines, d'œuvres dont chacune est certainement incrustée dans la sensibilité la plus profonde de son possesseur."
 
Vues des salles de l'exposition et du vernissage, 1955
Image de la couverture du catalogue

Couverture du catalogue de l'exposition @ Documentation Musée des Beaux-Arts - Mairie de Bordeaux