La précocité intellectuelle est encore plus admirée lorsqu’elle s’accompagne d’une ascension sociale spectaculaire : il en fut ainsi de Giotto di Bondone (1266/1267-1337), petit berger toscan devenu l’un des principaux rénovateurs de la peinture occidentale au 14e siècle, recherché par tous les souverains italiens de son temps.
Dans cette peinture, Ziegler imagine l’éveil artistique de Giotto au moment où il est invité à pénétrer pour la première fois dans l’atelier de son futur maître, Cimabue. Le petit berger, qui a abandonné son manteau, son chapeau et sa houlette, est totalement absorbé dans la contemplation d’un manuscrit enluminé.
Caché dans l’ombre, le maître guette les impressions de l’enfant. La semi-nudité du garçonnet contraste avec l’intérieur riche, saturé d’œuvres d’art : transplanté de l’état sauvage à la civilisation, de l’ignorance au savoir, le génie de Giotto va pouvoir se déployer