Mozart expirant

Rinaldo Carnielo

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Date : 1877-1880
Technique : ronde-bosse
Dimensions : H. 148 x L. 170 cm ; P. 90 cm
Acquisition : dépôt de l’État en 1890, transféré à la Ville de Bordeaux en 2012
N° inv. : Bx S 133
Exposé
Crédit photo : L. Gauthier, mairie de Bordeaux

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Cette sculpture illustre l’une des meilleures pages de la tradition italienne du monument funéraire, qui constituait alors la majeure partie des commandes passées aux sculpteurs, avec les bustes et les sujets religieux. Elle s'en démarque toutefois par un traitement plus expressif et dramatique du trépas.

S’appuyant sur une observation directe de l’anatomie des malades et des mourants dans les hôpitaux florentins, Rinaldo Carnielo (1853-1910) parvient à insuffler une certaine théâtralité au réalisme, et amorce ici un de ses thèmes de prédilection : la représentation du tragique et du macabre.
 
Avec cette œuvre, il démontre sa virtuosité dans l’extrême précision du rendu des détails, et plus particulièrement celui des matières : l’aspect pelucheux de la couverture de laine, la dentelle de la chemise de lin, ou encore le brocart du coussin. Carnielo parvient à suggérer dans un matériau aussi rigide que le marbre le moelleux du coussin.
 
L’artiste eut pourtant du mal à obtenir l’envoi de son œuvre à l'Exposition universelle de Paris de 1878. Le délégué du gouvernement italien l’écarta, trouvant « le sujet trop lugubre ». L’artiste dut alors se tourner vers le salon parisien, qui accepta de la présenter. Le plâtre fut acheté 12.000 francs par le gouvernement français afin d’être exécuté en marbre.

À noter

Il est intéressant de comparer cette sculpture avec un autre dépôt de l’État envoyé la même année (1890) au musée des Beaux-Arts, Lutinerie de Henri Allouard, qui est son exact opposé puisqu’elle représente une bacchante allongée se faisant lutiner par un petit satyre.
En cette fin de siècle, la sculpture académique aborde tous les sujets, qu’il s’agisse de la mort ou de la vie et des plaisirs de l’amour.

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Dans une veine romantique et tragique, le sculpteur Rinaldo Carnielo représente ici le trépas de l’un des plus grands compositeurs de tous les temps ; Wolfgang Amadeus Mozart, décédé 86 ans plus tôt. Avec ce Mozart mourant, l’artiste parvient à combiner une certaine théâtralité et un réalisme presque macabre, en s’appuyant sur une observation directe de l’anatomie des malades et des mourants dans les hôpitaux florentins. Ce goût prononcé pour le détail a d’ailleurs suscité les critiques de ses contemporains. Dans cette œuvre, Carnielo nous donne à voir sa virtuosité, qui s’affirme plus particulièrement dans le rendu des matières, notamment la dentelle de la chemise de lin, l’aspect pelucheux de la couverture de laine, ou encore le brocart du coussin. Cette sculpture florentine s’inscrit dans la tradition italienne du monument funéraire, qui constituait alors la majeure partie des commandes passées aux sculpteurs, avec les bustes et les sujets religieux.