Buste d’Antoinette Clavel dite la Saint-Huberty dans le rôle d’Iphigénie

Jean-Robert-Nicolas Lucas de Montigny

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Date : 1784
Technique : plâtre
Dimensions : H. 61,5 x H. 83 (avec socle) x L. 50 ; P. 30 cm
Historique : don de la Société des Amis du musée des Beaux-Arts de Bordeaux, 2017
N° inv. : Bx 2017.10.1
Exposé
Crédit photo : F. Deval, mairie de Bordeaux

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Ce buste, attribué à Jean-Robert-Nicolas Lucas de Montigny (1747-1810) représente la célèbre cantatrice Antoinette Clavel, dite la Saint-Huberty, dans l’un de ses rôles emblématiques, Iphigénie. Réputée pour son talent dramatique et son expressivité, elle triompha dans les opéras de Gluck. L’œuvre saisit avec finesse la noblesse et l’intensité de son interprétation, qui lui valurent l'admiration de ses contemporains.

Après une première formation reçue dans sa ville natale de Rouen, Lucas de Montigny (1747-1810), se rendit à Paris, où il fut l’élève du célèbre sculpteur Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785). Exposant régulièrement aux Salons entre 1791 et 1808, il demeure toutefois aujourd’hui peu représenté dans les collections publiques françaises. Durant sa carrière, Lucas de Montigny entretenait des liens étroits avec le théâtre comme en témoigne le Buste d’Antoinette Clavel dite la Saint-Huberty dans le rôle d’Iphigénie daté de 1784. 

Antoinette Clavel, dite la Saint-Huberty (1756-1812), fut l’une des cantatrices les plus réputées dans l’Europe des Lumières. Elle débuta à l’Académie Royale de Musique dans le rôle secondaire de Mélisse de l’Armide de Gluck (1777) puis triompha sur la scène de l’Opéra de Paris de 1777 à 1790. Elle se produisit également en province, à Lyon, Marseille et à Bordeaux. Dans cette ville, elle fut l’invitée du
« Musée » et de son Académie de Musique en 1782 et 1784 et se produisit au Grand Théâtre. Cette même année, elle fut représentée en buste sous les traits d’Iphigénie par Lucas de Montigny. La virtuosité de l’artiste éclate dans le traitement à la fois de l’expression du chant et de l’intensité tragique du moment où le modèle figuré implore Diane de l’épargner du sacrifice auquel elle était condamnée.

Avez-vous remarqué ?

La cantatrice porte sous sa poitrine une broche en forme de croissant de lune. Celui-ci est l’un des attributs traditionnels de Diane, ou Artémis pour les Grecs, déesse liée à la chasse, la fertilité et la lune. 

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Ce buste en plâtre de Jean-Robert Nicolas Lucas de Montigny représente Antoinette Clavel dite la Saint-Huberty dans le rôle d’Iphigénie en 1784. 

Véritable « diva », Clavel est l’une des cantatrices les plus réputées du siècle des Lumières. Ses interprétations des opéras de Puccini, Lemoyne ou Gluck, par exemple, séduisent non seulement la France mais aussi l’Europe. Elle fait également plusieurs passages remarqués à Bordeaux, entre 1782 et 1784, lorsque l’Académie de Musique de Bordeaux l’invite à se produire pour interpréter des extraits d’opéras et chanter des ariettes. Le sculpteur Lucas de Montigny réalise alors son effigie. 

Il capte à la fois l’expression du chant et l’intensité dramatique de son visage. Non sans raison, Montigny porte aussi une attention toute particulière à son costume à l’antique ; en effet, Clavel fut la première cantatrice à porter ce genre de costume sur scène, afin d’être en accord avec les personnages historiques qu’elle incarnait. Elève de Pigalle, Lucas de Montigny mène une carrière active de portraitiste et expose régulièrement au Salon, de 1791 à 1808.

Durant sa carrière, il sculpte notamment plusieurs bustes de philosophes, tels que Voltaire et Rousseau.