Apollon

Apollon, exécuté par le sculpteur néoclassique François-Frédéric Lemot (1772-1827), est une œuvre qui incarne la beauté idéalisée du corps humain et l’harmonie des formes. Inspiré par les principes classiques de la sculpture antique, l’artiste rend hommage à Apollon, dieu de la musique, des arts et de la lumière, dans une posture élégante et dynamique, caractéristique de l’esthétique de son époque.

François-Frédéric Lemot, baron, est un sculpteur qui se distingue par ses œuvres inspirées de l'Antiquité et des idéaux de beauté et d'harmonie, propres à l'esthétique néoclassique dont il est l’un des représentants. 

Cet Apollon, réalisé selon la technique de la ronde-bosse, incarne cette quête de perfection et de simplicité qui caractérise les productions sculpturales de l'époque. 

Le dieu Apollon évoque la figure idéale de la jeunesse et de la beauté divines. Il incarne la lumière, la musique et les arts, des attributs qui sont soigneusement intégrés dans la composition du buste, où les formes sont épurées et les lignes nettes, tout en mettant en valeur une certaine sensualité et une élégance manifeste. La posture d'Apollon, qui dégage une certaine sérénité, reflète l'influence de l'art antique tout en étant marquée par le désir de créer une image parfaite et intemporelle du corps humain.

Le buste d'Apollon montre un travail de modelé fin et précis, où chaque détail du visage et du corps est idéalisé. En choisissant d'incarner Apollon sous cette forme, Lemot ne se contente pas de reproduire une image mythologique, il livre une interprétation personnelle, alliant la rigueur de la sculpture classique à l’aspiration propre à son époque à exprimer la beauté pure, débarrassée de toute trace d'artifice.

François-Frédéric Lemot est l’un des plus grands sculpteurs néoclassiques français. 

Prix de Rome en 1790, il a mis son talent au service de Napoléon 1^er. 

Cette sculpture est dite « en ronde bosse », cela signifie que vous pouvez l’admirer de tous les côtés. Initialement, elle devait copier l’Apollon du Belvédère, une célèbre sculpture grecque représentant le dieu marchant, le bras levé, tenant sans doute un arc. Mais la commande se transforma en Apollon musicien, thème plus propice au lieu qui lui était destiné : le Conservatoire impérial de musique et de déclamation de Paris. Lemot n’oublie pas pour autant son modèle antique. Il représente le dieu nu et plus grand que nature, avec la jambe gauche fléchie vers l’arrière, en contrapposto, et le bras droit levé. 

Remarquez comme l’artiste sublime ce corps athlétique, vêtu d’un manteau militaire, la chlamyde, et de simples sandales. La chevelure abondante d’Apollon, faite de longues mèches ondulées et coiffée d’une couronne de laurier, souligne la beauté divine du visage. Sa main repose sur la lyre, attribut emblématique du dieu de la musique, du chant et des arts. 

À sa mort en 1827, Lemot n’a pas encore achevé sa sculpture. Le dernier coup de ciseau sera donné par son élève, Jean-Pierre Cortot.