Dès sa première œuvre, Le Combat de coqs (musée du Louvre), Gérôme introduit le style néo-grec, qui s’éloigne du néo-classicisme d’Ingres. Il en deviendra l’une des figures majeures. Bacchus et l'Amour ivres procède de cet esprit.
Le goût prononcé de Gérôme pour l’Antiquité, son voyage en Grèce et en Turquie, où il étudie les paysages et leurs ruines, ainsi que les écrits du poète grec Anacréon, célébrant l’éloge du vin et de l’ivresse, ont été pour l'artiste des sources d'inspiration.
Dans cette composition au dessin lisse et minutieux, deux jeunes enfants se promènent nus dans la campagne : Bacchus reconnaissable à sa ceinture de feuilles de vigne et sa peau de panthère sur le dos est représenté bras dessus, bras dessous aux côtés de Cupidon portant son arc et ses flèches.
La cruche et la coupe vide, tout comme la démarche chancelante des deux petits dieux, suggèrent leur état d’ébriété.
Le sentiment de plaisir et d’extase est également rappelé par la scène au second plan, qu’Eros désigne de son bras gauche : six nymphes dansant en l’honneur de Bacchus.