Bacchus et l'Amour ivres

Jean-Léon Gérôme

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Date : 1850
Technique : huile sur toile
Dimensions : H. 149 x l. 113 cm (sans cadre)
Acquisition : commande de l'État à l'artiste en 1850, transférée à la Ville de Bordeaux en 2012
N° inv. : Bx E 440
Exposé
Crédit photo : F. Deval, mairie de Bordeaux

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Dès sa première œuvre, Le Combat de coqs (musée du Louvre), Gérôme introduit le style néo-grec, qui s’éloigne du néo-classicisme d’Ingres. Il en deviendra l’une des figures majeures. Bacchus et l'Amour ivres procède de cet esprit.

Le goût prononcé de Gérôme pour l’Antiquité, son voyage en Grèce et en Turquie, où il étudie les paysages et leurs ruines, ainsi que les écrits du poète grec Anacréon, célébrant l’éloge du vin et de l’ivresse, ont été pour l'artiste des sources d'inspiration.
 

Dans cette composition au dessin lisse et minutieux, deux jeunes enfants se promènent nus dans la campagne : Bacchus reconnaissable à sa ceinture de feuilles de vigne et sa peau de panthère sur le dos est représenté bras dessus, bras dessous aux côtés de Cupidon portant son arc et ses flèches.
La cruche et la coupe vide, tout comme la démarche chancelante des deux petits dieux, suggèrent leur état d’ébriété.
Le sentiment de plaisir et d’extase est également rappelé par la scène au second plan, qu’Eros désigne de son bras gauche : six nymphes dansant en l’honneur de Bacchus.

L’art et ses réactions…

Si Gérôme vilipendait les impressionnistes - qu’il traitait de « barbares » - sa peinture très léchée, mièvre et ampoulée pour certains, a ensuite été associée par les artistes avant-gardes au style ‘pompier’ (un qualificatif très péjoratif, en référence aux casques brillants des glorieux soldats des peintures académiques officielles, qui rappellent les casques de pompiers).

Longtemps tombé dans l'oubli, Gérôme, comme beaucoup de peintres académiques de sa génération, a été réhabilité par l'historiographie, notamment américaine, dans les années 1980. Le public d'aujourd'hui le reconnaît comme peintre-poète et grand dessinateur, représentatif d'un « moment » de l'histoire de l'art du 19e siècle.