Eliézer et Rebecca

Giovanni Batti Pittoni dit Le Jeune ou Giambattista

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Date : vers 1725 
Technique : Huile sur toile 
Dimensions : H. 68 x l. 130 cm
Acquisition : Ancienne collection du Marquis de Lacaze. Achat de la Ville, 1829
N° inv. : Bx E 290
Exposé
Crédit photo : F. Deval, mairie de Bordeaux

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Dans ce tableau, Giovanni Battista Pittoni illustre un épisode biblique du Livre de la Genèse. La scène représente Éliézer, serviteur d'Abraham, rencontrant Rebecca près d'une fontaine et reconnaissant en elle l'épouse destinée à Isaac, fils d'Abraham. 

Sous le regard de deux femmes, un vieil homme barbu, richement vêtu, passe un bracelet autour du poignet d’une jeune femme. Celle-ci porte une robe de soie et un manteau bleus, et s’appuie contre une cruche en métal posée sur la margelle d’un puits. À gauche se devinent deux têtes de chameaux.

Pittoni a repris un passage de la Genèse (24, 22) dans lequel Abraham, à la fin de sa vie, chargea son intendant Eliézer de trouver en Mésopotamie une femme pour son fils Isaac. Eliézer se rendit alors à Haran (ville de Nachor, Turquie) où il s’arrêta près d’un puits pour faire reposer ses chameaux. Suite à sa prière, il demanda de l’eau à la première jeune femme qui accepta de lui en donner. Voyant le signe qu’il attendait, Eliézer donna un anneau et deux bracelets d’or à la future promise d’Isaac, Rebecca. Dans ce tableau, Pittoni remplace l’or des bracelets par des perles, symboles de pureté.

Le choix de l’artiste dans sa mise en perspective de la scène laisse penser que cette œuvre était destinée à orner un dessus de porte. Cette figuration à mi-corps sur un seul plan rappelle la technique de Piazzetta (1683-1754) bien que le coloris clair des vêtements de Rebecca contrastant avec le manteau d’Eliézer, la lumière transparente illuminant sa peau, les expressions affectées et la bizarrerie des chameaux soient propres à l'artiste. Pittoni confère à Eliézer l’attitude déférente de Mars envers Vénus dans Vénus et Mars (vers 1723-1725, Londres, coll. Lord Lliffe). Par analogie, la peinture bordelaise pourrait appartenir à un ensemble d’œuvres exécutées entre 1715 et 1735, notamment Moïse sauvé des eaux conservé à Portland. Elle pourrait donc être datée aux alentours de 1725.