Cet autoportrait de Pedro de Moya est une ode au métier de peintre. En faisant de sa personne le sujet de son tableau, Moya célèbre son statut d’artiste.
Assis face à une toile vierge, un peintre se retourne pour nous accueillir dans son atelier. Prêt à débuter sa composition inspirée des livres posés au sol, il tient dans ses mains une palette, des pinceaux et un appui-main. Derrière le chevalet, posés sur le bureau, études, compas et porte-plume attestent des recherches menées pour réaliser sa toile. Le traitement de ce tableau est naturaliste, l’artiste s’attache à rendre la réalité de la façon la plus précise possible. La gamme chromatique est assez restreinte, dominée par les tons sombres. En revanche, la lumière est savamment distribuée et met en avant le visage du peintre. Ce travail de la composition et la sobriété des couleurs engagent le visiteur à suivre l’artiste dans son intimité créatrice.
En présentant ainsi son cheminement intellectuel, Moya s’inscrit dans la lignée des artistes savants qui, depuis la Renaissance, voient la peinture comme un art intellectuel, un « art libéral ».
Cet autoportrait est l’un des rares tableaux de l’artiste conservé dans les collections françaises (avec L’Ex-voto à saint Pierre d’Alcantara du musée Goya, à Castres).