La Jeune Fille au poisson

Roger Bissière

Imagen

Date : 1920
Technique : huile sur toile
Dimensions : H. 116 x L. 72,5 cm (sans cadre)
Acquisition : don Rosenberg, 1940
N° inv. : Bx E 1507 
Exposé
Crédit © ADAGP Paris, 2025, photo : F. Deval, mairie de Bordeaux

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Cette toile se rattache aux années parisiennes de Roger Bissière (1886-1964) qui, après une première formation artistique à Bordeaux, découvre le cubisme au contact de Georges Braque et de André Lhote.
 
Pour subvenir à ses besoins, l’artiste entame une carrière de critique et de chroniqueur d’art tout en exposant dans les galeries d’avant-garde. Admirateur d’Ingres, en qui il voyait un précurseur de la modernité, il revendique un attachement à une tradition de la peinture structurée autour de la figure humaine et à une réinterprétation de l’idéal classique.
 
Aux côtés de nus d’inspiration cézannienne, ses plantureuses et sculpturales paysannes aux attitudes hiératiques comptent parmi les sujets récurrents de cette première période figurative, qui s’inscrit dans la veine d’un cubisme apaisé, influencé par Picasso et Derain et caractéristique du « retour à l’ordre » de l’entre-deux-guerres.
Tout un courant de la peinture française va en effet s'attacher à renouer avec son passé, son histoire et sa tradition.

L'œuvre est monumentale, toute en rondeurs (le visage très plein, le foulard qui s'enroule, les bras, les mains courtes, les accoudoirs), auxquelles s'opposent la rigidité des plis de la robe ainsi que la droiture du dossier du fauteuil.
C'est avant tout un portrait construit, dont la seule note de rêve est suggérée par le regard lointain et les nuages.

Cette toile a été donnée au musée en 1940, avec deux peintures d’André Lhote et de Marie Laurencin, par le célèbre marchand d’art d’origine juive Paul Rosenberg, alors réfugié à Floirac. En 1921, la galerie Rosenberg avait organisé la première exposition personnelle de Bissière, qui valut à l’artiste des critiques élogieuses et le décida à se consacrer à la peinture. 

Le détail à relever !

Motif cher à l’iconographie cubiste, la nature morte au compotier qui figure à l’arrière-plan du tableau est aussi un clin d’œil à Cézanne.