C'est très probablement dans l'atelier anversois de Rubens que fut peint cet Enlèvement de Ganymède. L'œuvre, présente dans les collections de Maximilien Ier de Bavière, constitue l'une des versions du tableau aujourd’hui conservé au palais Schwarzenberg, à Vienne.
Entre 1610 et 1616, Rubens peint plusieurs sujets mythologiques qui révèlent à la fois son angoisse de la mort, sa fascination pour le désir amoureux et son goût pour la culture gréco-romaine. Le corps de Ganymède est en effet la reprise d'un modèle de la statuaire antique. Si la mort n'est pas explicite dans ce tableau, le choix de ce sujet peut néanmoins être relié à la disparition de Philippe, frère de l’artiste, décédé en 1611.
Dans cette peinture, Rubens illustre l'une des nombreuses transformations de Zeus dans le but de multiplier les conquêtes amoureuses. Le dieu de l’Olympe se change ici en aigle, afin d’enlever le plus beau des humains, Ganymède. Ce mythe est notamment raconté par le poète romain Ovide, qui, dans les Métamorphoses, Ovide décrit l’épisode ainsi : « Aussitôt, battant les airs de ses ailes menteuses, il enlève le descendant d'Ilus, qui de nos jours encore mélange les coupes et sert le nectar à Jupiter, au grand déplaisir de Junon. »
Avant de rejoindre le banquet divin, Ganymède rejoint la déesse Hébé qui est la fille de Zeus et d’Héra et personnifie la Jeunesse, la Vitalité et la Vigueur des jeunes. Également protectrice des jeunes mariées, c’est elle qui remet à Ganymède la coupe d’or contenant l’élixir de la jeunesse et de la vie éternelle.