L'Enlèvement de Ganymède

Pierre Paul Rubens

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Date : 17e siècle
Technique : huile sur toile
Dimensions : H.  204 x l. 206 cm (sans cadre)
Acquisition : Achat de la Ville, 1829
N° inv. : Bx E 138
Exposé
Crédit photo : F. Deval, mairie de Bordeaux

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C'est très probablement dans l'atelier anversois de Rubens que fut peint cet Enlèvement de Ganymède.  L'œuvre, présente dans les collections de Maximilien Ier de Bavière, constitue l'une des versions du tableau aujourd’hui conservé au palais Schwarzenberg, à Vienne.

Entre 1610 et 1616, Rubens peint plusieurs sujets mythologiques qui révèlent à la fois son angoisse de la mort, sa fascination pour le désir amoureux et son goût pour la culture gréco-romaine. Le corps de Ganymède est en effet la reprise d'un modèle de la statuaire antique. Si la mort n'est pas explicite dans ce tableau, le choix de ce sujet peut néanmoins être relié à la disparition de Philippe, frère de l’artiste, décédé en 1611. 

Dans cette peinture, Rubens illustre l'une des nombreuses transformations de Zeus dans le but de multiplier les conquêtes amoureuses. Le dieu de l’Olympe se change ici en aigle, afin d’enlever le plus beau des humains, Ganymède. Ce mythe est notamment raconté par le poète romain Ovide, qui, dans les Métamorphoses, Ovide décrit l’épisode ainsi : « Aussitôt, battant les airs de ses ailes menteuses, il enlève le descendant d'Ilus, qui de nos jours encore mélange les coupes et sert le nectar à Jupiter, au grand déplaisir de Junon. »

Avant de rejoindre le banquet divin, Ganymède rejoint la déesse Hébé qui est la fille de Zeus et d’Héra et personnifie la Jeunesse, la Vitalité et la Vigueur des jeunes. Également protectrice des jeunes mariées, c’est elle qui remet à Ganymède la coupe d’or contenant l’élixir de la jeunesse et de la vie éternelle.

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Durant les années 1610, Rubens traite différents sujets mythologiques. Dans cette peinture, il illustre l'une des nombreuses transformations de Zeus. Le dieu de l’Olympe se change ici en aigle, afin d’enlever le plus beau des humains, Ganymède. 

Dans les Métamorphoses, Ovide décrit l’épisode ainsi : « Aussitôt, battant les airs de ses ailes menteuses, il enlève le descendant d'Ilus, qui de nos jours encore mélange les coupes et sert le nectar à Jupiter, au grand déplaisir de Junon. »

Ici cependant, Rubens passe sous silence le rapt, préférant sublimer la beauté classique de Ganymède. Les ailes monumentales de l’aigle transportent le jeune homme qui trône en majesté. Son corps nu, musclé, s’oppose au plumage brunâtre de Zeus.

Il est accueilli au mont Olympe par les divinités Hébé et Iris, qui lui tendent l’élixir de la jeunesse éternelle. La coupe en or ainsi que la scène de banquet située à l’arrière-plan annoncent ses fonctions d’échanson des dieux, c’est-à-dire de personne de confiance chargée de leur servir à boire. 

La construction du tableau glorifie ainsi Ganymède ; ce dernier occupe en effet la moitié de la toile, confirmant sa future place au mont Olympe. 

L’œuvre de Rubens était très appréciée au 17e siècle et correspondait au goût baroque de l’époque.

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