Issu d’une famille de célèbres ébénistes royaux du 18e siècle, Henri-François Riesener naît dans un environnement artistique privilégié.
À l’issue d’une formation initiale de miniaturiste auprès d’Antoine Vestier, il intègre les ateliers de David et de François-André Vincent (dont le MusBA conserve l’un des chefs-d’œuvre, La Leçon de labourage).
Après avoir fait le choix pendant cinq ans d’une vie militaire, il entame une carrière de portraitiste et de miniaturiste, genres dans lesquels il excelle.
Grâce à l’influent David, il devient ainsi l’un des portraitistes officiels de l’Empire et obtient un grand succès avec son portrait de Napoléon Ier, dont il ne réalise pas moins de 50 répliques ! Au salon de 1814, il est récompensé d’une médaille d’or pour le portrait en pied de sa femme et de sa belle-sœur.
En disgrâce après le retour des Bourbons au pouvoir et en manque de commandes, il s’exile un an plus tard en Russie où il demeure sept ans durant, devenant l’un des peintres les plus en vue à la cour du tsar Alexandre Ier et le portraitiste favori de la noblesse russe.
De retour en France à la fin de l’année 1822, il enseigne le dessin à son fils Léon, qu’il fait entrer dans l’atelier du Baron Gros. Oncle d’Eugène Delacroix, il oriente ce dernier vers l’atelier de Pierre-Narcisse Guérin (dont le MusBA conserve trois tableaux illustrant des sujets tirés de l’histoire antique).
Guérin dispensait un enseignement classique mais libéral dont bénéficièrent aussi d’autres futurs romantiques comme Paul Huet et les frères Scheffer.
Delacroix entretint des liens d’estime réciproque et d’affection filiale avec la famille Riesener, comme en témoigne son Journal où il évoque en termes affectueux ‘’l’oncle Riesener’’. On lui doit un portrait de son cousin Léon et un autre de sa tante, née Félicité Longrois, une femme érudite à laquelle il était particulièrement attaché.
On doit, en retour, à Henri-François Riesener un portrait de Charles-Henri Delacroix, frère aîné d’Eugène.