Le Bain de Diane

Camille Corot

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Date : 1855
Technique : huile sur toile
Dimensions : H. 222 x L. 312 cm (avec cadre)
Acquisition : achat de la Ville, 1858
N° inv. : Bx E 489
Exposé
Crédit photo : F. Deval, mairie de Bordeaux

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Dans ses œuvres, Camille Corot introduit une dimension poétique, illustrée par son goût pour le sfumato (effet vaporeux), qui adoucit les contours des formes. Le Bain de Diane a été présenté à l’Exposition universelle de 1855 aux côtés de La Chasse aux lions de Delacroix (aile Bonheur, MusBA).

Cette peinture illustre un passage des Métamorphoses d’Ovide, où Actéon surprend Diane au bain. Furieuse, la déesse le transforme en cerf, et il est dévoré par ses propres chiens. 

Deux bouquets d’arbres d’inégale importance entourent une étendue d’eau bordée dans le lointain par des collines. Parmi les arbres qui s’élèvent sur la droite figure un grand chêne que les habitués de la forêt de Fontainebleau ont baptisé le Rageur. Une lumière claire et matinale provenant de l’horizon éclaire le ciel au-dessus des collines. 

Au premier plan cinq jeunes femmes nues ou légèrement vêtues se baignent tandis que sur la berge deux autres femmes accompagnées de leurs chiens leur font signe. Deux femmes portant la dépouille d’un gibier émergent de l’obscurité du bois.

Les arbres placés dans l’ombre participent par contraste à faire jaillir la lumière naissante du jour. Alors que le vert domine la gamme chromatique, le bleu très clair du ciel et la lumière dorée du matin rehaussent les couleurs sombres de ces masses végétales.

Cette œuvre emblématique de Corot se distingue de celles de ses contemporains, qui privilégient le travail en atelier. Corot, inspiré par la campagne de l'Ile-de-France – de la forêt de Fontainebleau aux étangs de Ville d’Avray – cherche à travailler sur le motif, au plus près de la nature. Entraînant toute une génération de jeunes artistes, Camille Corot est aujourd’hui considéré comme un précurseur des peintres de Barbizon et des impressionnistes, par sa touche divisée visible dans l'eau au premier plan.

Avez-vous remarqué ?

Le paysage occupe une place prépondérante, si bien que Diane n’est pas clairement identifiée. Seuls quelques éléments font référence à la déesse, comme le croissant de lune dissimulé dans les branchages, au-dessus des trois jeunes femmes jouant dans l’eau, et la présence de deux lévriers. L'argument mythologique n'est plus ici qu'un prétexte à composer un paysage qui devient un sujet en soi. C'est en cela que Corot est considéré comme l'inventeur du paysage moderne.

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Exécutée en 1855 par Camille Corot, cette peinture représente un passage des Métamorphoses d’Ovide, dans lequel Actéon surprend Diane alors qu’elle se baigne avec ses compagnes. Furieuse, la déesse le transforme en cerf. Il s’enfuit alors, et meurt dévoré par ses propres chiens.
Le paysage occupe dans cette toile une place prépondérante, si bien que Diane n’est pas clairement identifiée. Seuls quelques éléments font référence à la déesse, à l’image du croissant de lune, son attribut, dissimulé dans les branchages, au-dessus du groupe de trois jeunes femmes jouant dans l’eau, ainsi que la présence de deux lévriers. 
Cette œuvre emblématique du maître du paysage se distingue de celles de ses contemporains, qui privilégient le travail en atelier, dans la pure tradition du paysage historique. Puisant son inspiration dans la campagne de l’Ile de France – de la forêt de Fontainebleau aux étangs de Ville d’Avray – Corot cherche à être au plus près de la nature, afin de travailler sur le motif. Entraînant toute une génération de jeunes artistes à sa suite, il est aujourd’hui considéré comme le précurseur des peintres de Barbizon et des impressionnistes, par sa touche divisée que vous pouvez notamment distinguer dans l'eau au premier plan. 
Promoteur du paysage en tant que genre majeur dans la hiérarchie des arts, Corot veille à distiller dans ses œuvres une dimension poétique, comme en atteste son goût pour l’effet de sfumato, qui dissout le contour des formes dans des couleurs douces et fondues.