Le Legs Coustet

Éminent historien de l’art, spécialiste de la peinture et de l’architecture bordelaises des 19^e et 20^e siècles en particulier, collectionneur passionné et infatigable, professeur émérite, figure incontournable de la vie culturelle bordelaise, décoré par Alain Juppé de la grande médaille de la Ville de Bordeaux en 2015, Robert Coustet s’inscrit dans la lignée des grands donateurs du MusBA.

S’il a commencé à acquérir des œuvres dès les années 1960-70, il n’aura de cesse jusqu’à sa mort en 2019 de poursuivre la constitution d’une collection remarquable, pensée au fil des décennies comme un complément de celles des musées bordelais, qu’il a généreusement dotés et soutenus. Il prolongera certains partis pris ou cherchera à compléter certains manques dans tous les domaines - peinture, sculpture, dessin et gravure, n’hésitant pas à revendre certaines œuvres pour en racheter d’autres en fonction des opportunités pour les musées bénéficiaires.
 
La collection de 400 œuvres destinée au musée des Beaux-Arts embrasse trois siècles de création. Déposée dès 2005 au MusBA - à qui elle a été léguée en 2020, elle est complétée par une partie des œuvres de son domicile, le reste à destination du musée d’Aquitaine et du musée des Arts décoratifs et du Design

Une collection à la fois éclectique et cohérente, représentative du goût et de la curiosité d’un amateur d’art particulièrement avisé et rigoureux dans ses choix.
Elle comprend des œuvres du néoclassicisme bordelais et du 19^e siècle (Lacour fils, Wertmüller, Taillasson, Bergeret) ainsi qu’un ensemble significatif de l’Ecole de Bordeaux dont Robert Coustet fut l’un grands découvreurs et spécialistes. Le romantisme et le symbolisme sont aussi représentés. À côté d’œuvres emblématiques de l’enseignement académique de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, on trouve un bel ensemble de paysages orientalistes liés à l’École algéroise d’Abd-el-Tif. Robert Coustet était enfin ouvert à la modernité du 20^e siècle et avait tissé des liens d’estime réciproque et d’amitié avec ses contemporains, soutenant aussi la jeune génération d’artistes bordelais.
Ses œuvres ont régulièrement été prêtées et publiées dans le cadre d’expositions d’envergure nationale ou internationale, participant ainsi au rayonnement du MusBA.

Plus qu’un généreux donateur, Robert Coustet était un ami et un ambassadeur du musée.
Sophie Barthélémy, directrice du MusBA écrira après sa mort : « C’est aussi un ami et une personnalité attachante que nous perdons. Robert faisait en quelque sorte partie de la grande famille du musée. Il venait régulièrement se documenter à la bibliothèque et profitait de ce moment d’étude pour échanger avec nous, autour d’un bon goûter, sur notre actualité et sur l’art en général.
Sur la fin, l’accès au second étage lui étant devenu difficile, il nous écrivait et téléphonait régulièrement pour nous faire part des ventes susceptibles de nous intéresser et de ses projets d’acquisitions - qu’il destinait pour la plupart au musée ! »