Marie Laurencin
Paris, 1885 – Paris, 1956
Marie Laurencin débute sa carrière par la pratique de la peinture sur porcelaine à la Manufacture de Sèvres, avant d’intégrer en 1904 les cours privés de l’Académie Humbert à Paris. Sa carrière doit beaucoup à la fréquentation des Cubistes et de la bohème artistique du Bateau-Lavoir à Montmartre, une résidence d’artistes qui devient un lieu de rencontre pour l'avant-garde de l'époque. Elle expose avec eux au Salon des Indépendants et à la Maison cubiste du Salon d’Automne en 1910. Son travail évolue ainsi d’une influence fauve vers une approche cubiste : elle simplifie et idéalise les formes, aplanit les figures dans un espace quasi exempt de perspective.
En 1914, elle épouse le peintre allemand Otto de Waetjen et fuit en Espagne à la déclaration de la Première Guerre mondiale. Entre Madrid et Barcelone, elle collabore avec Picabia, avant de partir seule pour Düsseldorf. Elle rentre en France en 1921 et à partir de là, connaît un véritable succès : elle expose, vend et reçoit de nombreuses commandes.
Dans l’entre-deux-guerres, son style change : elle privilégie la représentation de jeunes filles, de femmes et d’enfants, avec des teintes pastel et une vision idéalisée de la féminité. Guillaume Apollinaire souligne l’importance de son travail en déclarant : « L’art d’une telle femme est l’honneur d’une époque… »
Si ses débuts comptent quelques toiles marquantes et affirmées, elle développe ensuite une imagerie fragile et précieuse, aux couleurs douces, qui séduit la société mondaine.