La qualité d’exécution des visages et la virtuosité du traitement des étoffes inscrivent cette œuvre dans la tradition des grands portraits d’apparat héritée du célèbre peintre Anton Van Dyck.
Au 17e siècle, le genre du portrait connaît un développement sans précédent aux Pays-Bas. D’innombrables familles bourgeoises et aristocrates commandent leur effigie aux peintres les plus virtuoses, afin de promouvoir leur statut social.
La famille représentée ici, non identifiée, apparaît dans un riche décor formé de lourdes tentures moirées ouvertes sur un paysage crépusculaire. Chaque membre de la famille occupe une place qui fait écho à son rang. L’homme, désigné comme le chef de famille, dévisage le spectateur comme pour mieux rappeler sa position sociale aisée. Il se tient debout au-dessus de sa femme qui regarde au loin. Cette dernière, dont le rôle principal consiste à tenir le foyer et à s’occuper des enfants, pose sa main sur l’épaule de son fils. La mode de l’époque donnait aux petits garçons les attributs de l’Amour ou du chasseur, pourvu d’un arc et d’une flèche. Aux petites filles étaient généralement dévolus les attributs des bergères, tenant alors une houlette et accompagnées d’un mouton.