Suzanne Lafont, née en 1949 à Nîmes, développe un travail photographique qui s’enrichit d’éléments empruntés aux domaines du théâtre, du cinéma, de la performance ou encore des sciences. Cette exposition est consacrée à la présentation de la pièce que lui a commandée Bordeaux Métropole dans le cadre de la commande publique artistique Garonne, qui, depuis 2012, invite des artistes internationaux à travailler sur le territoire métropolitain et à participer à l’invention de son futur. Dans ce territoire où a notamment travaillé Odilon Redon, Suzanne Lafont, inspirée à son tour par la relation entre art et botanique, questionne l’évolution du végétal en milieu urbain.

Suzanne Lafont, Nouvelles espèces de compagnie. Roman
Tout public
9 novembre 2018 - 8 avril 2019
Galerie du Musée des Beaux-Arts, 1er étage
L’exposition Nouvelles espèces de compagnie. Roman de Suzanne Lafont est le fruit d'une commande artistique de Bordeaux Métropole, initiée en 2012. Pour ce projet, l’artiste a parcouru onze communes de la métropole au rythme des saisons, attirée par les noms évocateurs des rues. Elle y a récolté des plantes spontanées, souvent appelées « mauvaises herbes », qu’elle a ensuite photographiées en chambre. Ces végétaux oubliés deviennent les sujets d’un herbier sensible et poétique, révélant une autre vision du paysage urbain.
Commissariat :
Sophie Barthélémy, directrice du musée des Beaux-Arts
Coordination Bordeaux Métropole : Marie Fernandez, chef de la commande artistique, Mission rayonnement et équipements métropolitains
Pour créer sa pièce Nouvelles espèces de compagnie. Roman, l’artiste a déambulé dans onze communes de la métropole, au gré de noms de rues attrayants, pendant quatre saisons. Dans ce milieu urbain, elle a récolté de petites plantes non domestiquées, celles auxquelles on prête peu d’attention ou que l’on nomme les « mauvaises herbes ». Les spécimens collectés ont été sélectionnés et photographiés en chambre.
Cette série d’images s’affiche sur les murs clairs de la première salle, avec la régularité d’une classification botanique.
Dans la deuxième salle, aux murs sombres, dite « salle nocturne », l’artiste développe une vision d’anticipation : le chromatisme des photos a été retravaillé pour produire une luminescence envoûtante. Cette lumière crée un éblouissement, un brouillage de la vision humaine, à l’image de la désorganisation du règne végétal dans notre milieu à l’atmosphère altérée par l’Homme, devenu « un jardin irrespirable ».
Les images sont accompagnées d’une didascalie, qui transforme les plantes et noms de rue en protagonistes romanesques d’un récit, que chacun est libre d’imaginer s’il le souhaite.
Au rez-de-chaussée, dans le cadre d’une carte blanche qui fait écho à son œuvre, Suzanne Lafont met en scène une sélection d’œuvres du musée. Elle crée un espace théâtral où des spectatrices un peu fantaisistes contemplent avec une certaine distance le drame de tempêtes et de naufrages, évocateurs de la catastrophe du changement climatique en cours.
Au sous-sol de la galerie, un espace interactif conçu par le Service des publics, mis en son et en lumière avec la complicité de la scénographe Marine Cardin et la graphiste Anouk Vareille, offre aux visiteurs l’occasion de se familiariser avec des notions de botanique, de créer des chimères végétales, de consulter des ouvrages et de rêver.
Entretien vidéo dans l'exposition avec l'artiste, Suzanne Lafont et la directrice du musée des Beaux-Arts, Sophie Barthélémy
Ce projet est coproduit avec la Mission Rayonnement et Équipements Métropolitains de Bordeaux Métropole.
Il est mené en partenariat avec le Jardin botanique de Bordeaux, la direction des Espaces Verts de Bordeaux Métropole, la Bibliothèque Mériadeck, la Manufacture-cdcn, l’Université Bordeaux Montaigne et la Librairie Mollat-Station Ausone.