À partir des années 1880, Louis-Augustin Auguin (1824-1903) se libère de la double influence de Courbet et de Corot, auprès desquels il s’est formé, délaissant la pénombre mystérieuse des sous-bois pour explorer les rives de l’océan et les paysages épurés, vides de toute présence humaine.
Considéré comme le chef de file de l’école bordelaise du paysage au 19e siècle, il excelle ici à traduire l’air et la lumière de la presqu’île d’Arvert, au nord de Saint-Palais-sur-Mer, en Charente-Maritime.
Auguin affectionne les paysages comme celui-ci, aux larges espaces dépouillés et aux horizons lointains, aux lignes floues baignées de lumière. Les dunes, avec leur végétation caractéristique, s’étendent désertes, prolongées par l’océan qui se fond dans un vaste ciel mouvant et lumineux. Adouci de nuages moutonnants, le ciel occupe la majeure partie du tableau, structuré par une ligne d’horizon très basse.
Cette toile suscita l’admiration des artistes bordelais, notamment des élèves d’Auguin, comme Jean Cabrit, qui déclara : « Déjà maître du ciel, le grand artiste se passionne pour la dune, il la peint à chaque heure du jour, il l'étudie sous tous les ciels, il en exprime tous les aspects, toutes les formes, et quand après l'avoir interprétée dans d'innombrables études, il la possède enfin, il jette sur la toile cette admirable page où la magie du ciel s'unit à la beauté des terrains. »
Ce tableau connut un succès retentissant au Salon parisien de 1884 puis au Salon de la Société des Amis des Arts bordelais de 1885.