Pierre BONNARD, Les Bas noirs

Peinture XIXe siècle
Pierre Bonnard, Les Bas noirs, 1899 Fontenay-aux-Roses, 1867 – Le Cannet, 1947, huile sur toile, 58,5 x 57 cm Donation René Domergue, 1983

Scène de la vie quotidienne

Pierre Bonnard est un des membres fondateurs du groupe des Nabis qui s'est formé dès 1888. Il s'est majoritairement illustré dans des scènes intimistes et d'intérieur, dans lesquelles il puise des motifs où donner libre cours à son traitement de la couleur.

Le sujet principal est sa femme Maria Boursin, qui se faisait appeler Marthe, qu’il surprend dans les gestes les plus simples de la vie quotidienne, dans son bain, occupée aux soins de son corps, ou, comme ici, ajustant ses bas. Sur le fond sombre des étoffes et des tapisseries, le corps de Marthe s’abandonne, épanoui, dans une intimité dont elle est la maîtresse de cérémonie. La blancheur de sa carnation, le rouge de ses joues et son léger sourire donnent vie à cet espace.


Pierre Bonnard, Les Bas noirs, huile sur toile, 1899


L’artiste 

Peintre de délectation, Pierre Bonnard a développé tout au long de sa vie une peinture très personnelle loin des avant-gardes, tout en s'inspirant volontiers du japonisme. Tout en faisant ses études de droit, il s’inscrit à l’Académie Julian où il rencontre Maurice Denis, Paul Sérusier et Louis Valtat. En 1889, il est reçu à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris et en 1891, il participe à la première exposition des Nabis.

Après 1900, Pierre Bonnard partage son temps entre Paris où il travaille l’hiver, la campagne d’Ile-de-France et la Normandie. Il s’adonne à la fois à la peinture et à la lithographie, technique qu’il utilise pour illustrer des poèmes à la demande d’Ambroise Vollard.

Sa première exposition personnelle chez Bernheim-Jeune en 1907 inaugure une série de manifestations régulières dans cette galerie. En 1909, le peintre découvre le Midi et sa lumière. Sa palette change, ses tableaux sont peints dans une matière fluide appliquée en touches rapides et vibrantes qui noient les contours, ce qui amène sa peinture vers la dissolution de la forme.

En 1925, Pierre Bonnard achète une villa au Cannet ; il peint une suite de paysages de grand format ainsi que des nus, des portraits et des natures mortes. Sa liberté dans l’utilisation de l’espace et sa palette aux couleurs éclatantes s’affirment au fil des ans.

Son œuvre connaît un succès croissant dépassant les frontières nationales. À la fin de sa vie, il refuse les honneurs d’une carrière officielle et mène une vie retirée au Cannet, où il meurt en 1947.

Pierre Bonnard, Les Bas noirs, huile sur toile, 1899 © Mairie de Bordeaux, L. Gauthier

Pierre Bonnard, Les Bas noirs, huile sur toile, 1899 © Mairie de Bordeaux, L. Gauthier