Albert Besnard

Paris, 1849 - Paris, 1934

La notoriété d’Albert Besnard aujourd’hui ne reflète guère la gloire dont il a été couvert tout au long de sa carrière. Il a suivi un parcours exemplaire, en parfait représentant du cursus honorum des peintres du 19e siècle, qui l’a mené de l’École des beaux-arts à l’Académie française en passant par la Villa Médicis.

Albert Besnard a accumulé les récompenses, les charges et les honneurs.   

Le peintre naît à Paris en 1849 au sein d'une famille d'artistes. Il entre à l’École des beaux-arts de Paris en 1866 dans l’atelier de Cabanel et obtient, en 1874, le Grand Prix de Rome, avec La Mort de Timophane, tyran de Corinthe, ce qui lui permet de séjourner à Rome, à la Villa Médicis.

Pendant quatre ans, il fait parvenir à Paris ses envois, aux sujets mythologiques et historiques. Il obtient un grand succès avec ses portraits, traités dans un style réaliste, avec une grande finesse psychologique.

De retour de Rome, il s’installe à Londres avec sa femme, la sculptrice Charlotte Dubray, de 1880 à 1883. Ce séjour anglais est déterminant pour l’évolution de son style.

Au contact de la peinture préraphaélite, sa palette devient en effet plus vive, ses sujets plus allégoriques. Il expérimente cette manière nouvelle dans la peinture, mais aussi dans le domaine de la gravure, notamment à travers la technique de l'eau-forte. Sa rencontre à Londres avec le peintre et graveur Alphonse Legros est déterminante. De retour à Paris, Besnard attire la critique et une nouvelle clientèle, par ses audaces picturales synthétisées dans le Portrait de Madame Jourdain (Paris, musée d’Orsay). 

En 1886, il fait l’acquisition d’une propriété à Talloires, où il fait construire une villa.

Le lac d’Annecy servira à plusieurs reprises de toile de fond à ses grands décors.

Albert Besnard reçoit en effet de nombreuses commandes pour décorer des édifices privés comme publics, notamment à Paris. Parmi ceux-ci, il faut citer l’École de Pharmacie, l’Hôtel de Ville, l’amphithéâtre de chimie de la Sorbonne, la Comédie-Française ou encore le musée du Petit Palais qui consacra à l'artiste une importante rétrospective en 2016.

La réputation de Besnard décorateur sous la IIIe République égale celle de Puvis de Chavannes à qui il fut souvent comparé. Comme Puvis, Besnard manie habilement le langage de l’allégorie et de la mythologie. 

L’artiste accomplit de longs voyages au cours desquels sa palette se modifie. Après Londres, il y a l’Algérie en 1893-1894, d’où Besnard rapporte plusieurs œuvres qui le feront classer parmi les orientalistes. L’Inde enfin en 1912, voyage que décrit le peintre dans L’Homme en rose, l’Inde couleur de sang. Les œuvres qu’il y réalise sont exposées à la galerie Georges Petit et remportent un véritable triomphe.

Membre de l’Académie des beaux-arts en 1912, Besnard devient directeur de la Villa Médicis de 1913 à 1921 (le Bordelais Roger Bissière y séjournera sous son directorat). En 1924, il est reçu à l’Académie française. De 1922 à 1932, l’artiste dirige l’École des beaux-arts. En 1926, il reçoit la grand-croix de la Légion d’honneur. 
À sa mort en 1934, il est le premier peintre à bénéficier de funérailles nationales en France.  

Les œuvres commentées de cet artiste