Alice Halicka

Cracovie (Pologne), 1894 – Paris, 1976

Née à Cracovie en 1894, Alicja Halicka est contemporaine de Miro et de toute la génération surréaliste. C'est en 1912 qu'elle arrive à Paris où elle suit les cours de Maurice Denis et Paul Sérusier à l’Académie Ranson. La même année, l’artiste se marie avec Louis Marcoussis –peintre cubiste, lui aussi d’origine polonaise. Le couple fréquente l’avant-garde parisienne : Apollinaire, Max Jacob, Braque, Gris, Picasso, Dufy, Gleizes, Modigliani, les frères Duchamp.

À partir de 1914, Halicka expose au Salon des Indépendants des toiles et des gouaches dans un style cubiste personnel, moins rigoureux, plus libre, plus décoratif que celui de ses amis « cubistes essentiels ». Ses œuvres reprennent toutefois l'iconographie cubiste des natures mortes : guéridons, carafes, verres, pipes, instruments de musique, cartes à jouer.

En 1919, Halicka, sous l’impulsion de son mari, détruit une grande partie de sa production cubiste. À partir de cette date, son œuvre prend une coloration poético-réaliste, naïve et édulcorée. Ruinée par la guerre, elle est obligée de réaliser des projets de tissus pour les stylistes Rodier, Bianchini et Helena Rubinstein.

Elle aborde encore un autre univers plastique en réalisant des décors de théâtre et des costumes, notamment pour le Metropolitan Opera de New York où elle est collaboratrice de Balanchine dans des mises en scène de ballets d’Igor Stravinski. Dans les années 1930, elle expose aux USA et ses œuvres entrent dans les collections de Gertrude Stein et de Barnes. À cette époque, elle fréquente les milieux surréalistes (Breton, Miro, Eluard, Tzara, Max Ernst). 

À la mort de Marcoussis en 1941, celle que Waldemar George considère comme la femme-peintre la plus douée de sa génération, se retire de la vie artistique et se fait complètement oublier. Elle meurt à Paris en 1976.

Les œuvres commentées de cet artiste