Eugène Amaury-Duval

Montrouge, 1808 – Paris, 1885

Eugène-Emmanuel-Amaury Pineu-Duval dit Amaury-Duval, est né à Montrouge où son père, diplomate, historien, archéologue, homme de lettres et membre de l’Institut possédait une propriété. Neveu du librettiste et dramaturge Alexandre Duval (1767-1842), cousin de l’architecte François Mazois (1783-1826), il est aussi apparenté aux peintres Théodore Chassériau et Henri Regnault. Il appartient donc à un milieu d’intellectuels et d’artistes. 

En décembre 1825, Amaury-Duval intègre l’atelier d’Ingres dont il sera l’un des premiers élèves. Quatre ans plus tard, il participe à l’expédition de Morée en tant que dessinateur de la section d’archéologie. Cette mission d’artistes et de savants, envoyée par Charles X dans le Péloponnèse, offre au jeune peintre la possibilité de découvrir l’art grec et plus particulièrement des formes d’art préclassiques. Les fresques byzantines attirent aussi son attention et il est séduit par leur aspect primitif. 

De retour à Paris en 1830, il retrouve sa place dans l’atelier d’Ingres et expose pour la première fois au Salon en 1833. De septembre 1834 à la fin de l’année 1836, il séjourne en Italie, à Florence, Rome et Naples. L’art italien du 15ᵉ siècle est pour lui une véritable révélation, tout comme la découverte des œuvres des nazaréens à la Villa Massimo. Son art tend alors vers une forme de « préraphaélisme à la française » (Bruno Foucart, 1987) dont il va devenir l’un des principaux représentants. 

À partir des années 1840, les grands décors religieux prennent une place prépondérante dans sa production. Au chantier de la chapelle Sainte-Philomène à l’église Saint-Merry (1840-44), succède celui de la chapelle de la Vierge à Saint-Germain-l’Auxerrois (1844-46), puis celui de l’église paroissiale de Saint-Germain-en-Laye (1849-56) – le plus important – pour lequel il emploie la fresque sur les conseils de son condisciple Victor Mottez (1809-1897). 

Ses portraits, fortement stylisés, sont proches de ceux d’Ingres ou d’Hippolyte Flandrin, mais offrent une géométrie encore plus stricte, des coloris clairs et crus aux contrastes hardis. Parmi ses effigies les plus célèbres se distinguent le portrait de la comédienne Rachel (1854, Paris, Comédie française) et celui de madame de Loynes (1862, Paris, musée d’Orsay). Enfin, Amaury-Duval est également célèbre pour l’Atelier d’Ingres, ouvrage qu’il publie en 1878 et qui reste encore aujourd’hui une référence sur l’enseignement du maître.

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