Exécuté en 1917, L’Archer pose les jalons de la nouvelle esthétique de Jean Dupas (1882 -1964). Servie par un dessin ingresque et des couleurs froides posées en aplats, la composition campe un décor de poème champêtre antique à l’artifice théâtral.
Ayant obtenu le Grand Prix de Rome en 1910, Dupas séjourne à la Villa Médicis et y découvre le double héritage de l’Antiquité et de la Renaissance.
Le Bordelais développe rapidement un art profondément singulier, où les réminiscences du maniérisme italien, que traduisent notamment le raffinement du coloris et l’élongation extrême de ses figures mythologiques, s’allient à des emprunts au cubisme dont il reprend la géométrisation et la stylisation formelles.
Le thème de l'archer est récurrent chez Dupas ; on le retrouve aussi à la même époque chez Bourdelle (Hercule) et dans l’œuvre Chasseur dans un paysage lacustre d'Albert Besnard que Dupas rencontra à la Villa Médicis.
Ce néoclassicisme sophistiqué déconcerte ses contemporains mais séduit ses condisciples bordelais.
