Félix Elie Bonnet dit Tobeen
Bordeaux, 1880-Saint-Valery-sur-Somme, 1938
D’origine bordelaise, Félix Elie Bonnet, dit Tobeen, est issu d’une famille d’artistes et d’artisans décorateurs installés dans le centre historique.
Au sein des ateliers familiaux, il découvre et pratique notamment la gravure sur bois.
Durant ces premières années, Tobeen rencontre de nombreux artistes bordelais - Georges de Sonneville, André Lhote et Odilon Redon, tout en faisant connaissance avec le brocanteur Pascal Désir Maisonneuve. Ce dernier lui fait découvrir l’art africain qui influence ensuite son travail, tout particulièrement pour la simplification des formes.
Sa jeunesse est également marquée par son amitié avec le mécène et collectionneur bordelais Gabriel Frizeau qui possédait notamment des œuvres d’Odilon Redon, de Charles Lacoste, d’André Lhote ainsi que de Paul Gauguin qui a beaucoup inspiré Tobeen.
En 1907, Tobeen s’installe à Paris où il s’établit dans un atelier de la Ruche à Montparnasse puis rue Trudaine. En contact avec les artistes de la Ruche, proches de Picasso, mais aussi avec ceux du cercle de Puteaux qui participeront au Salon de la « Section d’Or » en 1912 (Gleizes, Metzinger, Jacques Villon, Picabia, La Fresnaye…), Tobeen s’intéresse au mouvement cubiste.
Ces diverses activités et rencontres contribuent à son succès dans les années suivantes.
Il se rend aussi fréquemment dans le Pays basque, qui devient le sujet de nombreux de ses tableaux.
Après six mois de classe, Tobeen est réformé en 1915 et séjourne à Nice où il retourne fréquemment. Au lendemain de la guerre, ses recherches l’amènent vers moins de géométrie et la figure reprend une place prépondérante. À un ami, il écrit : « Aux arides recherches que vous avez connues et qui m’ont mené jusqu’aux limites de l’abstraction, j’ai mêlé à ma pâte colorée un peu de l’amour de Dieu. C’est mieux. » (cité par J. Richard, F. Tobeen. Peintre et Graveur, Cormeilles-en-Parisis, Editeur J. Richard, 1994).
Son style s’assagit. L’harmonie et l’équilibre priment sur tout autre élément.
En 1920, le peintre découvre Saint-Valéry-sur-Somme où il s’installe quelques années plus tard. Tobeen connaît un grand succès, notamment aux Pays-Bas, pour ses nombreux tableaux de fleurs. Il rejoint également le groupe de la Jeune Peinture Française.
Les natures mortes et les figures féminines dominent les vingt dernières années de sa carrière.
Ces figures réservées et silencieuses, peuvent évoquer l’univers sourd et introspectif de Balthus.
De son vivant, l’artiste a participé à une trentaine d’expositions, en France et à l’étranger, aux Pays-Bas en particulier. Son œuvre a été régulièrement présentée dans les Salons mais aussi dans des galeries.