Karel Philips Spierincks

Bruxelles, 1600-Rome, 1639

Karel Philips Spierincks fut l’élève de Michel de Boerdous en 1612 et intégra la guilde bruxelloise de Saint-Luc en 1622.
Il fut présent dès 1624 à Rome où il devint brièvement l’élève du paysagiste Paul Bril, lui-même d'origine flamande, avant que ce dernier ne décède en 1626.

Peu de temps après son installation, il fait la connaissance du sculpteur flamand François du Quesnoy, dont il devient l’ami et le colocataire pendant presque dix ans, de 1630 jusqu’à sa mort dans une maison que partageait précédemment Poussin avec le sculpteur, située strada Vittoria dans la paroisse de San Lorenzo in Lucina.

Ce quartier, largement peuplé par des artistes européens expatriés, fut un véritable laboratoire d’échanges artistiques où étaient débattus tant les savoirs historiques que la théorie de l’art. Bien intégrés au sein du milieu cosmopolite romain, Spierincks et Du Quesnoy côtoyèrent le même réseau et travaillèrent dans les mêmes cercles.

Depuis 1622, le sculpteur était membre de la communauté flamande de San Giuliano dei Fiamminghi, dans lequel il introduisit certainement le peintre.
Ils bénéficièrent aussi tous deux de la protection de plusieurs commanditaires et marchands flamands.

Ils faisaient également partie de l’équipe de la Galleria Giustiniana menée par Joachim von Sandrart : Spierincks fut chargé de dessiner une sculpture antique de Bacchus que Du Quesnoy avait restaurée à la demande du marquis Vincenzo Giustiniani. Cette seule œuvre signée du peintre et immortalisée par l’estampe de Michel Natalis inspira son tableau Agar et l’Ange, peint pour le même commanditaire.
Ce projet permet de confirmer ses liens avec les autres artistes européens ayant participé à immortaliser la collection d’antiques du marquis, dont firent partie entre autres François Perrier, Giovanni Andrea Podestà, Claude Mellan ou encore Cornelis Bloemaert.

Spierincks fut également bien introduit parmi les artistes romains, comme en attestent ses fonctions de camerlingue (cardinal de la cour pontificale) à Santa Maria della Pieta, au Campo Santo Teutonico ou plus encore les mentions de son nom dans les registres de l’Académie de Saint-Luc, sous le nom italianisé « Carlo Filippo » ou « Carlo Filippo Fiammingo ».

Il gravitait au sein de cette institution aux côtés de ses amis Du Quesnoy et Poussin qui inspirèrent son travail. Ses tableaux, bien que peu nombreux et mal répertoriés, sont effectivement proches par leur style et leurs thèmes des œuvres mythologiques qu’exécutèrent Poussin et Du Quesnoy durant les années 1630.
Du Quesnoy fut son exécuteur testamentaire.

Les œuvres commentées de cet artiste