La Danse de noces

Jan Brueghel dit Brueghel de Velours

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Date : vers 1600
Technique : huile sur cuivre
Dimensions : 40,5 x 50,5 cm
Acquisition : achat de la Ville, 1829 
N° inv. : Bx E 103
En prêt au Palais des Beaux-Arts de Lille jusqu'au 1er septembre 2025
Crédit photo : F. Deval, mairie de Bordeaux

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Kermesses, fêtes de la Rosière, danses de noces..., ces thèmes issus du folklore paysan sont souvent illustrés au 16siècle dans des dessins ou des gravures d'artistes flamands. Pieter Bruegel l'Ancien est l’un des premiers peintres à s'inspirer des récits de ces estampes populaires, souvent de qualité artistique médiocre, pour les élever au rang de scènes réelles de la vie.

Connu pour ses tableaux de fleurs et pour son amitié avec Rubens, Jan Brueghel copie ici un modèle inventé par son père Pieter l’Ancien (1525-1568) et diffusé par la gravure. De ce thème populaire, repris pendant plus de vingt ans, dans près de cent variantes, il reprend la composition ovale, le mouvement houleux des figures et la répartition chromatique harmonieuse.

Extrêmement minutieux, le dessin de l’artiste s’attache au rendu des physionomies, des vêtements et de la végétation qui forme un véritable écrin à la scène. La mariée, assise face au spectateur, reconnaissable à la couronne nuptiale disposée au-dessus de sa tête, semble attendre sans joie que son époux compte l’argent de la dot. Des couples s’embrassent ou dansent au son de la cornemuse. Les tons vifs, l'observation minutieuse de l'herbe et des plantes au premier plan, les reflets scintillants de certains habits, les visages finement modelés, l'aspect chatoyant et frémissant de l'ensemble sont autant de caractéristiques qui ont valu à Brueghel le surnom de Brueghel de Velours, le différenciant de son frère et permettant de lui attribuer le cuivre avec certitude. Son style raffiné semble inimitable et pourtant il n'a cessé d'être copié.

Aviez-vous remarqué ?

Le recours à un support en cuivre permet à l’artiste de déployer toute sa virtuosité dans l’utilisation de la palette chromatique, en particulier le bleu azur et le rouge vermeil. Superposées en fines couches translucides, selon la technique du glacis, les couleurs conservent encore aujourd’hui leur aspect chatoyant. 

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Jan Brueghel copie ici avec exactitude un tableau très populaire exécuté par son père, Pieter l’Ancien, au milieu du 16e siècle.
Il rompt avec l’art du Moyen Âge et le goût italien de la Renaissance, pour dépeindre le monde paysan. La composition ovale et la répartition chromatique harmonieuse accompagnent le mouvement houleux des figures. La position surélevée vous permet de dominer l’ensemble de la fête. Tout ici contribue à traduire l’impression de vitalité et de joie de vivre, mise à l’honneur à travers ces réjouissances nuptiales, et la célébration de la fécondité à venir. Extrêmement minutieux, le dessin de l’artiste s’attache aussi bien au rendu des physionomies, qu’à celui des vêtements mais également de la végétation, qui confère un véritable écrin à la scène. La mariée, assise face à vous, vêtue de noir, est reconnaissable à la couronne nuptiale disposée au-dessus de sa tête, fixée à un linge. Elle semble attendre sans joie que son époux compte l’argent de la dot. Des couples s’embrassent ou dansent au son de la cornemuse. Par le biais d’une représentation festive, Pieter l’Ancien, et après lui Jan Brueghel, chantres du monde paysan, dénoncent les mœurs de leurs temps : luxure, boisson, argent et cornemuse évoquent en effet les vices de l’humanité.