Laocoon et ses fils mordus par les serpents

Pieter Claesz Soutman

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Date : deuxième quart du 17e siècle
Technique : huile sur toile
Dimensions : 185 x 237cm
Acquisition : achat de la Ville, 1980 
N° inv. : Bx 1980.1.1
Exposé
Crédit photo : L. Gauthier, mairie de Bordeaux

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Dans la droite ligne des peintures caravagesques, cette composition présente de saisissants contrastes d’ombre et de lumière qui accentuent le caractère tragique d’une scène d’agonie.

Soutman s’inspire ici de l’histoire antique et plus précisément de l’épopée de Virgile : L’Enéide. Selon le poète latin, Laocoon, prêtre troyen, s’oppose à l’entrée dans sa ville du cheval de Troyes construit par Ulysse, soupçonnant, à juste titre, le piège de ses ennemis grecs. Mais les dieux souhaitent la destruction de Troyes. Deux serpents monstrueux sortent alors des mers pour tuer Laocoon et ses deux fils, les étouffant, les mordant et consommant leurs pauvres membres.

L’artiste retranscrit toute l’agonie physique des trois hommes, en s’inspirant d’une gravure représentant le célèbre groupe sculpté hellénistique découvert à Rome en 1506 et aujourd’hui conservé au musée du Vatican. Soutman emprunte notamment à cette œuvre antique les expressions de souffrance et les corps tordus dans des mouvements frénétiques. Toutefois, la couleur accentue ici encore le caractère tragique de la scène en opposant les écailles noires et luisantes des reptiles meurtriers aux corps athlétiques des Troyens, vaincus dans ce paysage côtier dramatique.

Avez-vous remarqué ?

Afin de renforcer l’effet de réel sur le spectateur, Soutman porte une grande attention à certains détails naturalistes : regardez par exemple la minutie avec laquelle est représenté le pied du fils encore debout. Retranscrite dans un saisissant raccourci, la plante du pied apparaît toute sale, recouverte de sable et de terre.

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Peintre, graveur et éditeur, Pieter Claez Soutman est né et mort à Haarlem aux Pays-Bas. Il fut l’élève puis l’assistant de Rubens, dont il grava l’œuvre. 
Soutman s’inspire ici de l’Histoire antique, et plus précisément de l’épopée de Virgile : L’Enéide. Selon le poète latin, Laocoon, prêtre troyen, refuse l’entrée dans sa ville du cheval de Troie construit par Ulysse, soupçonnant, à raison, un piège de ses ennemis grecs. Mais les Dieux veulent la destruction de Troie. Deux serpents monstrueux sortent alors des mers pour tuer Laocoon et ses deux fils, les étouffant, les mordant et consommant leurs pauvres membres. 
Soutman retranscrit toute l’agonie physique des trois hommes, en s’inspirant d’un groupe sculpté hellénistique qu’il a vu à Rome en 1506. Il emprunte notamment à cette œuvre antique les expressions de souffrance et les corps tordus dans des mouvements frénétiques. La couleur accentue la tragédie de la scène : Soutman oppose ainsi les écailles noires et luisantes des reptiles meurtriers aux corps athlétiques des hommes de Troie, vaincus, dans ce paysage côtier dramatique.