Lavinia Fontana
Bologne, 1552 – Rome, 1614
Née à Bologne au milieu du 16e siècle, Lavinia Fontana est l’une des portraitistes les plus recherché.e.s par les élites de son époque.
Elle se forme auprès de son père, Prospero Fontana (1512-1597) qui est un artiste réputé. Elle tient de lui son style issu du maniérisme tardif, auquel s’ajoutent la lumière froide et à la touche précise héritées du peintre flamand établi à Bologne Denys Calvaert (vers 1540-1619), élève puis collaborateur de Prospero Fontana. Lavinia débute sa carrière en peignant des portraits. Elle obtient rapidement de nombreuses commandes de la haute société de Bologne, connue pour son université, son élite érudite et humaniste. Savants, professeurs ou hommes d’église, apprécient l’acuité psychologique, le brio des coloris, et la technique méticuleuse mis en œuvre par l’artiste. Les femmes prisent quant à elles la virtuosité avec laquelle la peintre représente le luxe de leurs parures, leurs bijoux et leurs étoffes. Les modèles se disputent le privilège de poser pour elle.
Lavinia Fontana s’exerce également à la peinture mythologique et religieuse. À partir de 1589, elle reçoit d’importantes commandes de tableaux d’autels destinés aux églises de Bologne, Cento et Rome. Lavinia Fontana s’installe à Rome avec son mari, devenu son assistant, avec qui elle a eu onze enfants mais dont seulement trois ont survécu. A Rome, l’artiste est nommée à l’Académie de Saint-Luc, l’académie des beaux-arts, où se trouve aujourd’hui son Autoportrait à l’épinette (1577). Lavinia Fontana reçoit également plusieurs commandes des papes Grégoire XIII et Clément VIII. Ce dernier lui confère le titre et la charge de portraitiste de la cour, ce qui était exceptionnel pour une femme artiste à cette époque !
L’artiste était si célèbre que des médailles furent frappées à son effigie de son vivant. Les historiens de l’art la comptent au nombre des plus grands artistes d’Italie, tel que Carlo Cesare Malvasia, dans ses Vite de pitttori bolognesi parues en 1678.