Portrait d’homme assis feuilletant un livre

Lavinia Fontana

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Date : 1577-79
Technique : huile sur toile
Dimensions : h 119 x 110 cm
Acquisition : achat de la Ville, 1829 
N° inv. : Bx E 197
Exposé
Crédit photo : F. Deval, mairie de Bordeaux

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La virtuosité déployée par Lavinia Fontana dans la retranscription des matières et des étoffes ainsi que dans l'expression du modèle fait de ce portrait un véritable chef-d'œuvre du début de la carrière de l’artiste.

Au 16e siècle, le genre du portrait – auparavant réservé aux princes et à la papauté durant la Renaissance – connaît un succès croissant auprès de la noblesse, comme en atteste cette peinture d’un gentilhomme bolonais, autrefois considéré comme étant de la famille romaine des Orsini. 

Assis à son bureau et représenté de trois-quarts, le modèle est richement vêtu et tient ouvert un épais manuscrit qu’il vient d’annoter de sa plume. Un carnet glissé sous ce livre, une plume et un encrier indiquent une activité studieuse. Sur le bureau, le sablier mesure le temps et symbolise également son passage inexorable. Le cadre somptueux qui l’environne confirme l’importance du statut social du gentilhomme. À l’arrière-plan se détache un studiolo ou cabinet d’étude rempli de livres, donnant sur une fenêtre symbolisant l’ouverture d’esprit propre à l'humanisme de la Renaissance. La lumière naturelle vient souligner le regard perçant de cet savant lettré. 

Aviez-vous remarqué ?

L’artiste a signé et daté son œuvre en latin, comme c’est la coutume à l’époque, sur l’accoudoir du fauteuil : “LAVINIA FONTANA DE ZAPPIS FACIEBAT MDLXXV[...]”. Elle ajoute à son nom de jeune fille celui de son mari, le peintre Giovanni Paolo Zappi, qui fut aussi son assistant. 

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Au 16e siècle, le genre du portrait, auparavant réservé aux princes et aux papes, connaît un succès croissant auprès de la noblesse. 
Le portrait de ce gentilhomme bolonais, dont l’identité demeure incertaine, en atteste. Assis à son bureau et représenté de trois-quarts, il tient ouvert un large manuscrit qu’il vient d’annoter de sa plume. À l’arrière-plan se détache un studiolo, c’est-à-dire un cabinet d’étude, rempli de livres, qui donne sur une fenêtre symbolisant l’ouverture d’esprit. La lumière naturelle vient souligner le regard perçant de cet humaniste savant. Lavinia Fontana quitte Bologne, où elle est née, peu de temps après la réalisation de cette œuvre signée, dont la date est en partie effacée. Comme vous pouvez le voir, la signature est ingénieusement dissimulée dans le fauteuil. 
Le musée conserve les œuvres de 300 femmes artistes, sur plus de 5 000 artistes au total. Les femmes peintres reconnues à la Renaissance font figure d’exceptions, et méritent que l’on mette leur travail à l’honneur. L’artiste, également mère de onze enfants, poursuit sa glorieuse carrière à Rome, où elle est reçue à l’Académie de Saint-Luc. Elle peint notamment les portraits des papes Grégoire XIII et Clément VIII, avec comme assistant, son époux !