Vanité

Cornelis Norbertus Gysbrechts

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Date : 1672
Technique : huile sur toile
Dimensions : H : 102 x l : 77,7 cm
Acquisition : achat de la Ville, 1829
N° inv. : Bx E 244
Exposé
Crédit photo : F. Deval, mairie de Bordeaux

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Cette Vanité de Cornelis Norbertus Gysbrechts représente des objets symbolisant la fragilité de la vie humaine et la futilité des biens matériels. L’artiste joue avec virtuosité des effets de lumière et de texture pour renforcer la portée moralisatrice du message.

La Vanité de Cornelis Norbertus Gysbrechts, artiste flamand du 17e siècle, incarne l'un des grands thèmes de la nature morte baroque, celui de la vanité, qui invite à la réflexion sur la fugacité de la vie humaine et la futilité des biens matériels. Le tableau, dans sa simplicité apparente, déploie une richesse symbolique où chaque objet semble porteur d'un message moral.

Gysbrechts dépeint une table soigneusement dressée avec des objets ordinaires, mais qui, sous l’œil averti, révèlent un commentaire profond sur la condition humaine. Parmi les éléments visibles, on remarque un crâne, des instruments de musique, des livres et des objets précieux. Le crâne, en particulier, rappelle la mort inéluctable, tandis que l’instrument de musique, souvent associé au plaisir éphémère, symbolise la fugacité de la jouissance terrestre.

L'artiste utilise une technique soignée, propre à l'école flamande, avec des jeux de lumière et de texture qui mettent en valeur les matières, de la peau lisse du crâne à la brillance des objets métalliques ou des fruits en cours de décomposition. La composition, malgré son apparente simplicité, joue avec les contrastes entre le matériel et l'immatériel, la beauté et la dégradation, renforçant le message sur l'illusion des plaisirs terrestres.

À noter

Ce tableau s’inscrit dans le courant des vanités qui ont prospéré au 17e siècle, particulièrement aux Pays-Bas, un moment où les marchands et les collectionneurs étaient en quête de symboles de richesse et de statut social. 

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Vanité des vanités, tout est vanité ! 
Les peintres des Ecoles du nord ont porté à leur perfection les peintures de vanités, ces natures mortes à caractère moralisateur. 
Avec ce tableau, le peintre Cornelis Nobertus Gysbrechts, maître du trompe-l’œil, cherche à vous faire réfléchir à la vanité des activités terrestres. La présence morbide et grimaçante d’un crâne édenté est une allusion au caractère transitoire et éphémère de la vie humaine, ainsi que celle du sablier et de la montre, deux objets qui mesurent le temps. Les tissus et objets aux matériaux précieux, somptueusement dépeints, font référence à la vanité des richesses et du pouvoir, tandis que les instruments de musique et le hanap de vin renversé, font écho à celle des plaisirs. Tout à gauche, la flûte fait allusion aux séductions de l’amour, à ses jouissances éphémères. Heureusement, le tableau évoque également l'espoir du salut, à travers les épis de blé, qui représentent la résurrection et la vie éternelle. L’heure de la mort ne compte pas, pour celui qui a mené sur terre une vie vertueuse.
 Les spectateurs de l’époque connaissaient parfaitement tous les symboles utilisés, grâce aux Livres d’emblèmes, et ils déchiffraient aisément l'intention morale de l’œuvre !