Cette œuvre s’inspire d’un épisode biblique rapporté dans le Second Livre des Rois (XIII ; 20-22). Lors d’un enterrement précipité, des Juifs jettent un mort dans le tombeau du prophète Élisée. Au contact des os du prophète, l’homme revient à la vie. Une autre version, rapportée par l’historien Flavius Josèphe (vers 37-100 après Jésus Christ), parle de brigands jetant leur victime dans la tombe. C’est cette scène que Taillasson choisit de représenter.
L’efficacité de la composition de l’œuvre, pyramidale et peu profonde, est renforcée par un éclairage dramatique qui détache la gestuelle des personnages sur un fond sombre et qui fait contraster celui-ci avec la vivacité du manteau bleu et du drapé rouge. Au centre, un homme lève les bras vers le ciel, son visage exprimant la peur. À côté de lui, son comparse, en appui sur son bras gauche, exprime le même désarroi et la même stupeur tandis qu’un troisième fuit. Le ressuscité, à peine visible, surgit du tombeau, les mains dressées et les pieds rigides.
La critique a salué la précision de l’exécution et la finesse des expressions, proches des études de Charles Le Brun. Une étude dessinée de la tête du brigand principal est par ailleurs conservée au musée des Beaux-Arts de Bordeaux.
L’œuvre de Taillasson participe du courant néo-classique bien que Le Tombeau d’Elisée témoigne de quelques accents baroques. Le peintre s’inspire, pour ce qui est de la composition, de Nicolas Poussin (1594-1665) dont il était un fervent admirateur, mais aussi de ses contemporains David et Peyron.