Jean-Joseph Taillasson

Bordeaux, 1745-Paris, 1809

Issu d’une famille de négociants bordelais, Jean-Joseph Taillasson ne commença son apprentissage artistique qu’à 16 ans, auprès du graveur Lavau. Dans l’atelier de celui-ci, il fit connaissance de Pierre Lacour (1745-1814) avec qui il entretint une amitié toute sa vie. Mais, devant les faibles possibilités de la capitale régionale, le jeune peintre préféra résider à Paris en 1764. Il entra alors dans l’école privée que dirigeait l’académicien Joseph-Marie Vien (1716-1809). Deux ans plus tard, il s’inscrivit à l’école de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture et suivit les cours destinés aux futurs peintres d’histoire. Ces premières toiles connues datent de cette période.

Sur les conseils de son maître Joseph-Marie Vien et de son parent Lemoyne, Taillasson entama en 1767 le parcours qui l’amena à concourir au Grand Prix de peinture. Malgré plusieurs tentatives infructueuses, à l’instar de son confrère Jacques Louis David (1748-1825), il se fit remarquer du public et des amateurs pour ses têtes d’expression.

Malgré ses échecs répétés au Grand Prix de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture, Taillasson décida de partir pour Rome à ses frais avec l’accord de sa famille. En octobre 1772, il voyagea en compagnie de son ami Pierre Lacour. Le Contrôleur général des Finances Terray accorda à Taillasson l’autorisation de loger au palais Mancini, siège de l’Académie de France à Rome, en avril 1774. Cette même année, l’artiste se fit agréé à l’Académie de Peinture, de Sculpture et d’Architecture de Bordeaux en envoyant depuis Rome le Tombeau d’Elisée et Mars terrassé par Pallas et secouru par Vénus (non localisé) ; il exposa aussi au Salon qui se tenait dans l’hôtel de la Bourse à Bordeaux.

De retour à Paris, il négligea Bordeaux, n’étant jamais reçu en personne par l’Académie de Bordeaux, « attendu qu’il se tint constamment éloigné de cette ville ». Sa carrière alterna peintures d’histoire antique (Mézence à qui on apporte le corps de Lausus, 1780, dessin préparatoire, Nancy, musée des Beaux-Arts) et portraits (Le Comte de Saint-Germain, 1777, Versailles).

Agréé à l’Académie en 1782 avec la Naissance de Louis XIII (Pau, Musée national du château), il fut reçu deux ans plus tard avec Ulysse et Néoptolème enlevant à Philoctète les flèches d’Hercule (Bordeaux, musée des Beaux-Arts). De sa réception jusqu’en 1806, le peintre exposa régulièrement ses peintures au Salon ; l’envoi le plus important se produisit en 1785 avec une douzaine de peintures et de dessins. La critique soulignait régulièrement les gestes trop appuyés, les couleurs sombres et le dessin un peu sec.

S’engageant résolument dans la Révolution, Taillasson connut ses premières commandes officielles (Rodogune et Sapho, 1791) et, grâce au peintre Jacques-Louis David, obtint un logement au Louvre en 1792. Les « Prix d’encouragement », instaurés en 1792, récompensèrent notamment Pauline, femme de Sénèque, ne voulant pas survivre à son mari, s’était fait ouvrir les veines, 1792-1793, (Paris, musée du Louvre) et Héro et Léandre (1798, musée des Beaux-Arts de Bordeaux).

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