Visage légèrement penché, regard mélancolique tourné vers le ciel… ce portrait peut être considéré comme une « Tête d’expression ». Ce genre de figure, qui faisait l’objet d’un concours instauré au milieu du 18e siècle à l’Académie, avait pour finalité la peinture d’un visage, en insistant sur son caractère et l’expression d’un sentiment.
Le peintre Jean-Joseph Taillasson (1745-1809) se distingua dans cette pratique dès 1770. Il exposa à plusieurs reprises au Salon (1785 et 1795) des Têtes d’expression qui firent l'admiration des critiques de son temps.
L’attribution à Taillasson du Portrait d’une jeune femme vêtue à l’antique, acquis par la famille des donateurs dans les années 1970 avec l'attribution à Louis David, est récente. En effet, ce tableau peut être rattaché par son sujet et ses dimensions à d’autres œuvres de Taillasson. L'entrée de cette œuvre dans les collections du musée permet d'enrichir à la fois les collections d'art européen de la fin du 18e siècle et celles consacrées au néoclassicisme bordelais. Elle permet aussi de compléter le fonds Taillasson du musée, déjà riche de cinq peintures (dont deux dépôts du Louvre) et d’un dessin. Aux trois œuvres de l’artiste (Le Tombeau d’Élisée de 1774, La Suppliante de 1783 et L’Ulysse et Néoptolème de 1784), ajoutons un des chefs-d’œuvre du néoclassicisme, le monumental Léandre et Héro (1798) et un Berger assis (1785) acheté par la Ville en 2015, ainsi qu’une Tête d’expression dessinée, acquise en 2009.
Portrait d’une jeune femme vêtue à l’antique
Jean-Joseph Taillasson
Image

Date : XVIIIe siècle
Technique : huile sur toile,
Dimension : 55 x 46 cm
Acquisition : don d’un particulier au musée en 2022
N. Inv : Bx 2022.1.1
Exposé
Crédit photo : F. Deval, mairie de Bordeaux
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À noter
Cette œuvre enrichit enfin le corpus des « Têtes d’expression » peintes et sculptées du musée, comme celles de Jean-Baptiste Greuze et Lucas de Montigny, présentées dans les salles 18e du parcours permanent.