Etudes et recherche

Comme tout musée de France, en application du Code du Patrimoine qui enjoint aux musées non seulement de conserver et de présenter les collections, le musée des Beaux-Arts de Bordeaux-MusBA s’attache également à valoriser et à étudier les œuvres qui constituent sa collection.  
Les recherches menées par le personnel scientifique du musée s’articulent autour de projets d’expositions, mais aussi d’études approfondies sur la collection.  
 
Une contribution régulière à la recherche scientifique
 
Le musée des Beaux-Arts apporte une contribution régulière et importante à la recherche en histoire de l’art à travers ses expositions dont trois ont reçu récemment le prestigieux label d’Exposition d’intérêt national décerné chaque année par le ministère de la Culture : Bacchanales modernes en 2016, Absolutely Bizarre ! Les drôles d’histoires de l’École de Bristol (1800-1840) en 2021 et Rosa Bonheur (1822-1899) en 2022. Ce label récompense les expositions alliant intérêt scientifique et innovation en termes de médiation.
 
Le musée entretient aussi des relations privilégiées avec l’Université Bordeaux-Montaigne via la participation à des colloques, l’accueil d’étudiants ou encore la proposition de sujets de recherche en lien avec les collections et les expositions.
 
Des fonds propices à la recherche
 
Les travaux de recherche constituent une source d’informations essentielles pour la connaissance des œuvres du musée, réalisés avec des musées partenaires, universités, l’INHA ou encore via des éditions (monographies d’artiste, etc.). À titre d’exemple, citons les travaux de recherche menés sur  Bordeaux au XVIIIe sous l’angle des réseaux académiques. Ce projet est réalisé grâce à l’association du musée au projet ACA-RES sur les académies de province, porté par Anne Perrin-Khélissa et Emilie Roffidal à l’Université Toulouse-Jean Jaurès (Soutenu par le Labex Structuration des Mondes Sociaux).
Le musée des Beaux-Arts est riche d’environ 2 300 peintures, 700 sculptures et 5 000 dessins et gravures. La richesse de ces collections permet d’avoir un rayonnement important en France et à l’étranger avec le prêt d’environ 150 à 200 œuvres par an. 
 
Les milliers de dossiers d’œuvres, d'artistes et les 27 000 ouvrages, conservés au sein de la documentation et de la bibliothèque du musée sont accessibles aux publics, en consultation sur place. http://musba-bordeaux-bibliotheque.opacweb.fr/fr/ 
 
À noter la mise en ligne des 8 200 œuvres de la collection sur le site du musée : http://musba-bordeaux.opacweb.fr/fr/ 
 
Projets de recherche récents 
 
Le musée mène ou a mené récemment plusieurs projets de recherche : 
 
Des publications
-Publication du catalogue raisonné des collections d’œuvres britanniques dans les collections du musée des Beaux-Arts, avec la collaboration du musée du Louvre, à l’occasion des deux expositions de l’Année britannique au musée ! (à venir).
-Parution des Essentiels, guide des collections en 2018 qui comprend 100 notices sur les chefs-d’œuvre du musée, publié en français, anglais et espagnol.
-Publication du catalogue de l’exposition Bordeaux-Italie. Échanges et visions artistiques XVIIe-XXe siècles (2015 : étude sur l'histoire du goût pour l'Italie depuis le XVIIe siècle à travers les collections du musée, notamment dans la peinture d'histoire et de paysage ainsi que sur les Prix de Rome bordelais)
 
Des partenariats avec l’Université et l’organisation de colloques internationaux.
-En janvier 2023, il participe - au titre de sa présence au comité scientifique - au colloque organisé par le Musée d’Orsay et le musée de la Chasse et de la Nature à l’occasion de l’exposition Rosa Bonheur (1822-1899) présentée en 2022 au musée des Beaux-Arts puis au musée d’Orsay autour de la thématique La vache, le cheval et la lionne. Être artiste, femme et vivre avec les animaux au XIXe siècle
 
-En 2022, parution de Redon retrouvé. Œuvres et documents inédits faisant suite au volet rétrospectif du colloque international, Odilon Redon, hier & aujourd’hui, organisé en 2016 par le Centre François-Georges Pariset, en partenariat avec l’association Musée d’Art Gustave Fayet à Fontfroide (MAGFF), le musée des beaux-arts de Bordeaux, l’université de Genève, l’UMR 7303 TELEMME AMU-CNRS, et avec le soutien de la Région Nouvelle Aquitaine.
 
-En 2021, le musée des Beaux-Arts a co-organisé le colloque international sur l’Art du portrait britannique (1750-1900), en collaboration avec, les Universités de Toulouse-Jean Jaurès et de Bordeaux-Montaigne. Ce colloque a été l’occasion de s’interroger sur les théories, les enjeux et les formes du portrait anglais : portrait en série, autoportrait, portraits physiognomoniques ou allégoriques ou encore portraits posthumes. Il a tenté de dégager les apories de la représentation d’un visage, entre commémoration et propagande, célébration et caricature. Il a questionné l’efficacité du portrait en termes de discours et d’affects. Il a intégré enfin les études portant sur la critique d’art ou sur la circulation des portraits (entre commanditaires, artistes et collectionneurs), de même que les communications examinant la spécificité du portrait anglais et sa contribution à l’émergence d’une identité nationale.
 
-En 2017 et 2018, deux colloques ont été organisés dans le cadre de l’exposition Bacchanales (mars 2017) et plus récemment à l’occasion de l’exposition Odilon Redon en partenariat avec l’Université Bordeaux-Montaigne qui ont éclairé de façon novatrice les thématiques abordées avec notamment, la présentation d’œuvres inédites d’Odilon Redon et la publication d’actes en partenariat avec l’Université Bordeaux Montaigne, l’Université de Genève, l’association du musée d’art Gustave Fayet de l’abbaye de Fontfroide et le soutien de la Cité du Vin. Les actes du colloque Bacchanales ! L’ivresse des arts au XIXe siècle ont été publiés en 2018. 
 
Des réseaux de coopération
Le musée appartient à des réseaux professionnels nationaux et internationaux à des fins d’échanges, de recherche et de communication. 
 
Ainsi, il fait partie du réseau FRAME (French American Museum Exchange) qui réunit 26 musées régionaux français et nord-américains dont la vocation est de favoriser l’émergence et la réalisation de projets bilatéraux et communs en matière d’expositions et de programmes éducatifs. Envisageant la co-création comme leitmotiv, les programmes éducatifs inclusifs permettent également aux jeunes d’être investis et acteurs autour des phénomènes de société. 
 
Il est également membre du Club XIX, initié par le musée d’Orsay, qui a pour objectif de faire connaître le patrimoine du XIXe siècle, faciliter les échanges et prêts d’œuvres entre muses français et aborde certains aspects administratifs et scientifiques de la conservation des collections. Par le biais de l'organisation de conférences sur diverses thématiques ayant trait à cette période, le Club XIX s'attache à mettre en lumière la richesse du patrimoine de cette période. 
 
Enfin, 25 lux a pour objectif de réunir les conservateurs des principales collections publiques d’arts graphiques en France afin de connaître la collection de dessins et de gravures d’une institution invitante. Cette réunion se poursuit avec des échanges sur les acquisitions, les restaurations et les projets d’exposition de chaque musée. Depuis 2011, un membre du club peut présenter une partie de sa collection au Salon du dessin à Paris, en partenariat avec la Société du dessin.
 
En 2021, il a intégré le réseau Astre, le réseau arts plastiques et visuels en Nouvelle-Aquitaine.
 
La restauration des œuvres, une contribution à l’étude de la collection et à la recherche 
Toutes les œuvres de la collection prêtées pour des expositions extérieures sont examinées par des restaurateurs-conservateurs. Pour ce faire, le musée des Beaux-Arts établit un plan de restauration qui intègre les données préventives et un meilleur contrôle du climat, en même temps que les objectifs de conservation planifiés. Ainsi, le musée a également conduit de façon régulière des opérations de conservation fondamentale ou préventive sur des œuvres demandées en prêt. Dans ce cas de figure, seule la logique des prêts a prévalu. Il sollicite également des missions d’étude du C2RMF (Centre de recherche et de restauration des musées de France) et s’appuie sur les diagnostics établis. 
 
Les équipes scientifiques et techniques de l'établissement se concentrent également sur la mise en valeur des collections de peintures et de sculptures. Différents restaurateurs, agréés pour intervenir sur des œuvres conservées dans les musées, se sont succédé au musée. Afin de redonner une meilleure présentation publique à certaines œuvres, ils ont effectué des opérations pouvant aller du simple bichonnage, consistant en des interventions de restaurations très ponctuelles limitées à des fins esthétiques, à des interventions plus complexes. 
 
L’exposition Elles sortent de leur(s) réserve(s) Artistes femmes de la collection (16 septembre 2022-13 février 2023) a enfin été l’occasion pour le musée de mener pendant quelques mois un « chantier des collections », ces œuvres étant conservées dans différentes réserves. Il s’agit de la mise en œuvre d'un programme au sein d’un musée permettant l'étude de ses collections avec notamment leur récolement, prise de mesures, prises de vues photographiques en numérique, dépoussiérage et interventions de restauration préventive et curative tels que nettoyage, traitements de refixage de la couche picturale, reprise des repeints anciens, consolidation du support, décontamination, encadrement, etc. nécessaires à la bonne conservation et à la lisibilité des œuvres. Ainsi, 80% des 110 œuvres exposées ont bénéficié d’une intervention mobilisant le technicien de conservation-restauration du musée, aidé pour les plus grands formats d’une conservatrice-restauratrice d’un atelier privé ainsi que par l’ensemble des équipes de techniciens et régisseurs du musée.
Cette exposition a également permis d’effectuer des recherches et de compléter la documentation des œuvres, de procéder et d’affiner la base de données de la collection (mode d’acquisition, ré-attribution, etc.).
 
Parmi les autres projets de recherche en cours d’étude, citons 
 
- Les MNR : histoire liée à Paul Rosenberg et à sa correspondance avec Jean-Gabriel Lemoine, (1886-1953), directeur du musée (projet de publication)
- L’Art Déco à Bordeaux et l’École de peinture bordelaise autour de la figure tutélaire de Jean Dupas
- La collection Lacaze 
- Le néoclassicisme bordelais : Taillasson, Lacour 
- Bordeaux et l’Espagne : le goût de l’Espagne dans la peinture XIXe et XXe
- Rubens-Delacroix (projet FRAME)
- Étude des collections d’arts graphiques (legs Brandenburg, pastels…)
- Philippe Mohlitz 
- Legs Robert Coustet
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