Le Char d’Apollon

Odilon Redon

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Date : 1909
Signé, en bas au centre : Odilon Redon
Technique : huile sur carton avec des rehauts de pastel et de sanguine
Dimensions : H. 100 cm ; L. 80 cm
Acquisition : acquis en 1909 par Gabriel Frizeau, Bordeaux. - Achat de la Ville, 1952
N° inv. : Bx E 1830
Non exposé
Crédit photo : F. Deval, mairie de Bordeaux

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La couleur, d'abord récusée dans ses « Noirs », alors que Redon (1840-1916) vivait dans un monde de fantasmes angoissants, resurgit au tournant du siècle. Père d'un second fils (le premier était mort-né), Redon renaît à la vie et à la couleur qui exprime à la fois une joie et un apaisement retrouvés. La couleur est souvent associée alors à l'accession à un monde spirituel.
L'ascension du char du dieu Apollon vers la lumière correspond au cheminement de l'artiste vers cette quête mystique.

De 1905 à 1910, Redon, précurseur du symbolisme, s’inspire en l’épurant à plusieurs reprises du plafond de la Galerie d'Apollon au palais du Louvre, chef-d’œuvre peint par Delacroix qu'il admirait.

Il note ainsi dans son Journal : « C'est le triomphe de la lumière sur les ténèbres. C'est la joie du grand jour opposée aux tristesses de la nuit et des ombres et comme la joie d'un sentiment meilleur après l'angoisse. »

Dans cette œuvre, qui mélange peinture à l'huile, pastel et sanguine, la couleur diaphane et lumineuse nous transporte dans un univers onirique.

Fier et conquérant sur son char doré, Apollon, divinité solaire par excellence, quitte le sommet d’une montagne aride et rocheuse, tandis que son attelage fend déjà l’azur du ciel, espace ouvert et léger. Le brun-rouge sombre de la terre, symbole de la souffrance humaine, s’oppose au bleu lumineux du ciel et de l’ailleurs.

Apollon devient l'Esprit victorieux des ténèbres : c'est une allégorie… le combat de la lumière contre l'obscurité, antagonisme symbolique et universel.
 

À noter

Passionné par la mythologie et la figure apollonienne, Redon a représenté 4 "chars d’Apollon". Le sujet est traité chaque fois par l'artiste avec des variantes dans ces années tranquilles que sont celles d'avant-guerre, les plus lumineuses, les plus colorées, les plus douces… l'ultime phase de son art de visionnaire et de poète. "Un fantastique décor de rochers rouges aux replis profonds" fait la particularité de l'œuvre bordelaise selon Roseline Bacou, 1956.

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Cette salle est en partie dédiée au grand peintre symboliste d’origine bordelaise, Odilon Redon.

Longtemps coutumier de l’usage du noir et du blanc, l’artiste travaille ensuite au pastel dans une riche palette colorée. Dans cette œuvre sur carton, qui mélange huile et pastel, la couleur diaphane et lumineuse vous transporte dans un univers onirique. Apollon, le dieu solaire, sur son char doré tiré par quatre chevaux fougueux, fend l’azur du ciel. Fier et conquérant, il quitte le sommet d’une montagne rocheuse, tandis que son attelage est déjà lancé dans les airs. Le cheval de droite se cabre et s’élance vers le zénith. La ligne d'horizon sépare deux zones bien distinctes ; d’une part le paysage solide et minéral, fait de monts arides et pierreux, d’autre part l'espace ouvert et léger du ciel. 

De 1905 à 1910, Redon exploite ce thème en s'inspirant du plafond de la Galerie d'Apollon au palais du Louvre, chef-d’œuvre peint par Delacroix. Redon avait alors noté dans son Journal : « C'est le triomphe de la lumière sur les ténèbres. C'est la joie du grand jour opposée aux tristesses de la nuit et des ombres et comme la joie d'un sentiment meilleur après l'angoisse ». 

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