Les Baigneuses

Avec cette œuvre, André Lhote, artiste d’origine bordelaise, entreprend de renouveler son approche du grand thème des Baigneuses, qu’il a déjà traité dans des études antérieures. 

Il choisit ici une composition en frise, rythmée verticalement par une succession de plans colorés traversant les corps des baigneuses. L’utilisation d’un trais épais synthétise le dessin et dissocie les couleurs entre elles. Les aplats colorés, les formes anguleuses de certaines parties du corps rappellent le langage cubiste adopté par Lhote à partir de 1912. Ce n’est pas un hasard, dès lors, si le peintre fait référence aux Demoiselles d’Avignon de Picasso dans plusieurs de ses tableaux mettant en scène des marins et des prostituées. 

Théoricien, Lhote aime expliquer sa peinture. Observant la présence de la géométrie et du nombre d’or partout dans la nature, il estime que le peintre doit établir une composition ordonnée par elle. D’une certaine façon, cette œuvre fonctionne comme un manifeste de la pensée de Lhote sur le cubisme.