Matinée d’hiver, place Pey-Berland, Bordeaux

Alfred Smith

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Date : 1893
Technique : huile sur toile
Acquisition : don de Michel Suffran, 2024
N. Inv. : Bx 2024.2.1
Exposé
Crédit photo : F. Deval, mairie de Bordeaux

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Représentant une place emblématique de Bordeaux, cette œuvre d’un artiste bordelais, figure majeure des cercles artistiques et mondains de son temps, s’inscrit parfaitement dans la politique d’acquisitions du MusBA.

Formé auprès des représentants de l’école bordelaise de paysage, Alfred Smith (1854-1936) se tourne dans les années 1880 vers la représentation de la modernité urbaine, ce qui lui ouvre la voie du succès.

Appartenant à la série des vues urbaines bordelaises des années 1880-1890, cette vue de la place Pey-Berland est un hommage à sa ville natale ainsi qu’à la Gloria Victis d’Antonin Mercié, grand bronze installé en 1884 à Bordeaux, en mémoire aux vaincus de la guerre de 1870.
Dans cette composition organisée autour d’un élément vertical (la tour), marquée par la diagonale franche du premier plan qui dynamise la scène, la silhouette de la sculpture se détache nettement dans la brume matinale, traitée de manière plus léchée que le reste de la scène, plongée dans une brume évanescente.
 
On retrouve le même soin apporté aux effets d’ambiance que dans d’autres vues de la même période, qu’elles soient bordelaises ou parisiennes… avec cette palette chromatique restreinte, ici à peine réchauffée par la touche de couleur d’un soleil rougeoyant qui peine à percer. 

Si Smith se garda d’appartenir à une école, expérimentant volontiers plusieurs voies, il intègre toutefois la leçon de l’impressionnisme ainsi que l’illustre, ici, le soin apporté au rendu des effets atmosphériques. 

Les plus et les moins de la critique

Dans le compte-rendu du Salon des Amis des Arts de Bordeaux de 1893 où l’œuvre fut présentée, Smith y est décrit comme « un jeune maître bordelais [qui] tient la buée comme pas un ». 
Mais l’on peut aussi y lire : « J’enrage un peu de voir que M. Smith s’attache avec tant de passion à peindre les brouillards de Bordeaux et non point ses clartés. Il est en train de donner à sa ville natale - à notre ville natale - la réputation d’un petit Londres », à savoir celle d’une ville à l’air pollué.

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