En application du Code du Patrimoine qui enjoint les musées non seulement à conserver et à présenter les collections, mais aussi à en faire l'étude, le musée des Beaux-Arts de Bordeaux s’attache à valoriser les œuvres qui constituent sa collection.

Études et recherche
Les recherches menées par le personnel scientifique du musée s’articulent autour de projets d’expositions, mais aussi d’études approfondies sur la collection pouvant aboutir à des publications (catalogues raisonnés).
Le musée des Beaux-Arts est riche d’environ 2 400 peintures, 740 sculptures et 5 090 dessins et gravures. La richesse de ces collections permet d’avoir un rayonnement important en France et à l’étranger avec le prêt d’environ 200 œuvres par an. La participation du musée à de nombreuses expositions nationales et internationales permet d'enrichir l'étude de ses collections par le biais des catalogues publiés à cette occasion.
Une contribution régulière à la recherche scientifique
Le musée des Beaux-Arts apporte une contribution régulière et importante à la recherche en histoire de l’art à travers ses expositions dont quatre ont reçu récemment le prestigieux label d’Exposition d’intérêt national décerné chaque année par le ministère de la Culture : Sage comme une image ? L’enfance dans l’œil des artistes 1790-1850 en 2025 avec le commissariat scientifique du musée du Louvre et du musée de Tessé au Mans, Rosa Bonheur (1822-1899) en 2022, Absolutely Bizarre ! Les drôles d’histoires de l’École de Bristol (1800-1840) en 2021 ou encore les Bacchanales modernes en 2016. Ce label récompense les expositions alliant intérêt scientifique et innovation en termes de médiation.
Le musée entretient aussi des relations privilégiées avec l'Enseignement supérieur, notamment l’Université Bordeaux-Montaigne via la participation à des colloques, l’accueil d’étudiants ou encore la proposition de sujets de recherche en lien avec les collections et les expositions.
Des fonds propices à la recherche
Les travaux de recherche constituent une source d’informations essentielles pour la connaissance des œuvres du musée. Ils sont menées en partenariat avec des musées, universités, l’INHA ou encore via des éditions (monographies d’artistes, etc.).
Les milliers de dossiers d’œuvres, d'artistes et les 27 000 ouvrages, conservés au sein de la documentation et de la bibliothèque du musée sont accessibles aux publics, en consultation sur place.
À noter la mise en ligne des 8 400 œuvres de la collection sur le site du musée.
Projets de recherche récents
Publications
- Publication en 2023 du catalogue raisonné des collections d’œuvres britanniques du musée des Beaux-Arts, avec la collaboration du musée du Louvre, à l’occasion des deux expositions de l’Année britannique au musée !
- Parution en 2018 des Essentiels, guide des collections qui comprend 100 notices sur les chefs-d’œuvre du musée, publié en français, anglais et espagnol.
- Publication du catalogue de l’exposition Bordeaux-Italie. Échanges et visions artistiques XVIIe-XXe siècles (2015 : étude sur l'histoire du goût pour l'Italie depuis le 17e siècle à travers les collections du musée, notamment dans la peinture d'histoire et de paysage ainsi que sur les Prix de Rome bordelais)
Partenariats avec l’Université et l’organisation de colloques internationaux
- En janvier 2023, le musée a participé - en sa qualité de membre du comité scientifique - au colloque organisé par le Musée d’Orsay et le musée de la Chasse et de la Nature à Paris à l’occasion de l’exposition Rosa Bonheur (1822-1899) présentée en 2022 au musée des Beaux-Arts puis au musée d’Orsay autour de la thématique La vache, le cheval et la lionne. Être artiste, femme et vivre avec les animaux au XIXe siècle.
- En 2022, parution de Redon retrouvé. Œuvres et documents inédits (Cohen & Cohen), faisant suite au volet rétrospectif du colloque international Odilon Redon, hier & aujourd’hui, tenu à l’occasion de l’exposition La Nature silencieuse. Paysages d'Odilon Redon, en 2016. L’exposition et le colloque ont éclairé de façon novatrice les thématiques abordées, avec notamment la présentation d’œuvres inédites d’Odilon Redon.
Ce colloque a été organisé par le Centre François-Georges Pariset de l’université Bordeaux-Montaigne, en partenariat avec l’association Musée d’Art Gustave Fayet à Fontfroide (MAGFF), le musée des Beaux-Arts de Bordeaux, l’université de Genève, l’UMR 7303 TELEMME AMU-CNRS, et avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine. - En 2021, le musée des Beaux-Arts a co-organisé le colloque international sur l’Art du portrait britannique (1750-1900), en collaboration avec les Universités de Toulouse-Jean Jaurès et de Bordeaux-Montaigne. Ce colloque a été l’occasion de s’interroger sur les théories, les enjeux et les formes du portrait anglais : portrait en série, autoportrait, portraits physiognomoniques ou allégoriques ou encore portraits posthumes. Il a tenté de dégager les apories de la représentation d’un visage, entre commémoration et propagande, célébration et caricature. Il a questionné l’efficacité́ du portrait en termes de discours et d’affects. Il a enfin intégré les études portant sur la critique d’art ou sur la circulation des portraits (entre commanditaires, artistes et collectionneurs), de même que les communications examinant la spécificité́ du portrait anglais et sa contribution à l’émergence d’une identité́ nationale.
- En 2016, un colloque a été organisé dans le cadre de l’exposition Bacchanales modernes. Le nu, l'ivresse et la danse dans l'art français du 19e siècle et les actes publiés en 2018 (Presses universitaires de Bordeaux).
Des réseaux de coopération
Le musée appartient à des réseaux professionnels nationaux et internationaux à des fins d’échanges, de recherche et de communication.
- Réseau FRAME (French American Museum Exchange) : depuis 2000, FRAME réunit 26 musées régionaux français et nord-américains dont la vocation est de favoriser l’émergence et la réalisation de projets bilatéraux et communs en matière d’expositions et de programmes éducatifs. Envisageant la co-création comme leitmotiv, les programmes éducatifs inclusifs permettent également aux jeunes d’être investis et acteurs autour des phénomènes de société.
- Club XIX, initié en 2008 par le musée d’Orsay, le Club regroupe outre la direction scientifique du musée d'Orsay, les musées de région conservant des fonds 19e de référence. Ce réseau a pour objectif de faire connaître le patrimoine du 19e siècle, faciliter les échanges et prêts d’œuvres entre musées français et aborde certains aspects administratifs et scientifiques de la conservation des collections. Par le biais de l'organisation de conférences sur diverses thématiques, le Club XIX s'attache à mettre en lumière la richesse du patrimoine de cette période.
- 25 lux a pour objectif de réunir les conservateurs des principales collections publiques d’arts graphiques en France afin de faire découvrir une sélection significative de dessins et de gravures d’une institution invitante. Ces rencontres permettent aussi d'échanger sur des questions spécifiques telles que acquisitions, restaurations, réserves et conditions de stockage et de classement, projets d'expositions… Depuis 2011, un membre du club peut présenter une partie de sa collection au Salon du dessin à Paris, en partenariat avec la Société du dessin.
- En 2021, le musée a intégré le réseau Astre, le réseau arts plastiques et visuels en Nouvelle-Aquitaine. Créée en juin 2018, l’association a pour objectif d’accompagner et de valoriser la création et l’expression plastique, de rendre les productions artistiques accessibles à tous, et d’assurer le développement équitable, coopératif et solidaire du secteur des arts plastiques et visuels en Nouvelle-Aquitaine. Le réseau regroupe parmi ses membres de nombreux musées, centres d’art, galeries associatives, collectifs d’artistes, artothèques, lieux de résidence, fonds documentaires et écoles d’art, ainsi que les trois Fonds régionaux d’art contemporain de Nouvelle-Aquitaine.
La restauration des œuvres, une contribution à l’étude de la collection et à la recherche
Dans le cadre de sa politique de conservation des œuvres, le musée établit un programme de restauration des œuvres, articulant conservation préventive, régulation climatique et priorités liées aux prêts. En effet, le musée soumet les œuvres prêtées pour des expositions extérieures à un examen préalable par des restaurateurs-conservateurs. Le musée sollicite également des diagnostics et études du C2RMF (Centre de recherche et de restauration des musées de France).
Par ailleurs, il fait régulièrement appel à des restaurateurs prestataires extérieurs agréés, intervenant sur les collections de peintures, sculptures et arts graphiques. Ces interventions couvrent un large spectre, depuis des interventions légères à visée esthétique (bichonnage, dépoussiérage, retouches ponctuelles) jusqu’à des traitements structurels plus complexes. Pour renforcer cette dynamique, un chargé de restauration et de conservation préventive a été recruté au sein du service Gestion durable des collections et expositions du musée.
Récemment, l’exposition Elles sortent de leur(s) réserve(s). Artistes femmes de la collection (2022–2023) a donné lieu à un important chantier des collections, impliquant le récolement, la prise de mesures et de vues numériques, le dépoussiérage, ainsi que des interventions de conservation préventive et curative (nettoyages, refixages, consolidations, anoxie, encadrements, etc.). 80 % des 110 œuvres exposées ont bénéficié de traitements réalisés par le technicien de conservation-restauration du musée, assisté d’une restauratrice extérieure pour les grands formats et des équipes techniques internes. Ce travail a aussi permis d’enrichir la documentation scientifique et de mettre à jour la base de données des collections.
Parmi les autres axes de recherche en cours d’étude
- L’Art Déco à Bordeaux et l’École de peinture bordelaise autour de la figure tutélaire de Jean Dupas (avec une exposition en 2026)
- Les collections Lacaze et Poirson
- Le néoclassicisme bordelais : Taillasson, Lacour
- Bordeaux et l’Espagne : le goût de l’Espagne dans la peinture 19e et 20e
- Étude des collections d’arts graphiques (legs Brandenburg, pastels…)
- Legs Robert Coustet
Mise à jour le 18.06.2025