Le Sergent de la coloniale

Albert Marquet

Imagen

Date : vers 1906
Technique : huile sur toile
Dimensions : H. 81 cm ; L. 65 cm
Acquisition : achat de la Ville à Madame Marcelle Marquet, 1960
N° inv. : Bx 1960 4 19 
Exposé
Crédit photo : L. Gauthier, mairie de Bordeaux

Zone de contenu

Scandale : la naissance du fauvisme

En 1905, Marquet (1875-1947) fait partie, aux côtés de Matisse, Camoin, Derain, Manguin et Vlaminck, des six artistes qui exposent dans la salle VII du Salon d’Automne à Paris. « Bariolages informes », « brosses en délire » : leur travail est jugé inacceptable par l’ensemble des critiques, dont Louis Vauxcelles, qui les qualifie du sobriquet de « fauves », pour décrire leurs tableaux aux couleurs pures et stridentes. 

Le Sergent de la coloniale est un portrait emblématique de la brève période fauve de Marquet. On y retrouve le dessin rapide, synthétique et les vifs contrastes de couleurs. 

Le modèle est planté sur son tabouret, dans un espace vide qui met en valeur son uniforme, dont l’artiste exagère légèrement l’ampleur des épaulettes jaune vif). Marquet parlait peu mais avait le trait saillant et l’esprit moqueur, relevant le détail qui définit un personnage. Même s'il semble quelque peu inquiet d’être portraituré d’une manière aussi vive, son sergent n'en est moins pas moins fier de poser dans son uniforme de parade.

Fauve dans son traitement, ce tableau n'est toutefois pas sans rappeler Manet. Tout y évoque Le Fifre, une des toiles les plus mystérieuses du chef de l'école des Batignolles, non pas dans l'interprétation fidèle, mais dans sa façon d’accentuer les contrastes et de plomber la couleur afin de lui donner tout son poids visuel.

À noter

Si Marquet est surtout connu pour ses paysages, on lui doit aussi quelques portraits. Et quelle allure ne donne-t-il pas à ses modèles ! Malgré son titre, ce tableau représente en réalité un modeste caporal-fourrier*.

*chef de groupe (caporal) et responsable des approvisionnements (fourrier) combinant des tâches de gestion et d'administration.

Lecteur audio
00:00 / 00:00
Légende

Écoutez la notice de l’œuvre

Transcription de l'audio

Le Sergent de la coloniale est un portrait emblématique de la période fauve du peintre d’origine bordelaise Albert Marquet.

Moustachu, en uniforme, vu de trois quarts gauche, l’homme exhibe avec fierté son habit de parade. Il est planté sur son tabouret dans un espace vide qui met en valeur ses atours. 

Fin observateur, Marquet excelle dans l’art de relever l’infime détail capable de résumer un personnage. Ici, le peintre joue sur le contraste et pointe la prestance du sergent, qui tranche avec le décor sobre, réduit à un simple tabouret en bois. En 1905, Marquet fait partie, aux côtés de Matisse, Camoin, Derain, Manguin et Vlaminck, des six artistes qui exposent dans la salle VII du Salon d’Automne. Le critique d'art Louis Vauxcelles les qualifie alors du sobriquet de « fauves », pour décrire leurs tableaux aux couleurs pures et stridentes.

Si Le Sergent de la coloniale est typiquement fauve, avec ses épaulettes jaune vif, cernées d’un trait noir épais, ses galons rouges et ses décorations, ou encore sa barbe verte, il rappelle aussi certaines figures très contrastées d’Édouard Manet, comme Le Fifre exécuté quarante ans plus tôt. 

Other commented works by this artist