Réalisé vers 1920, ce dessin d'un nu érotique du célèbre Bordelais Albert Marquet (1875-1947) est conservé au Cabinet d'arts graphiques du musée des Beaux-Arts de Bordeaux pour des raisons de conservation liées à la fragilité des œuvres sur papier.
La production d’œuvres à thèmes érotiques et saphiques réalisées avant son mariage en 1924 représente un pan méconnu de la carrière et de la personnalité discrète de Marquet, davantage connu pour ses paysages fluviaux et portuaires.
Sa fréquentation des maisons closes dès 1909 développa chez le jeune artiste une fascination pour le corps féminin érotisé qui se prolongea durablement dans ses études ultérieures de nus. L’érotisme du corps le fascina pourtant depuis ses plus jeunes années. Durant l'hiver 1908-1909, Marquet renoue avec l'étude du nu délaissée depuis ses années de formation. Parmi ses modèles, Ernestine Bazin, une jeune femme vive et délurée, lui inspire des toiles dans lesquelles l'érotisme frontal reflète le désir du peintre et rompt avec les poses plus convenues des modèles académiques.
En parallèle, Marquet assiste aux ébats entre hommes et femmes ou femmes entre elles dans les maisons closes qu’il fréquente à Marseille notamment. Cette série de dessins érotiques plus ou moins crus - à laquelle ce dessin appartient - réalisés à l'encre jusque dans les années 1920 nourriront, pour certains d’entre eux, l’ouvrage L'Académie des Dames, publié sous le manteau en 1930. Il se présente sous la forme d’un portefeuille de 20 lithographies, illustrant des amours saphiques, au travers de Vingt attitudes (sous-titre), précédées d’un poème de Paul Verlaine, Printemps.
